L’entreprise criminelle du kidnapping n’arrête pas de tourner : Au moins 326 personnes ont été enlevés au cours des 3 derniers mois, selon le CARDH

KIDNAPPING/IMAGE D'ILLUSTRATION

PORT-AU-PRINCE, vendredi 1e juillet 2022– Au cours du deuxième trimestre de l’année 2022, le Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH) a recensé pas mois de 326 cas d’enlèvement contre rançon dont 36 ressortissants étrangers et 15 kidnappings collectifs.

Selon un rapport du CARDH, au moins ‘‘53 enlèvements ont été recensés pour le mois d’avril, contre 118 pour le mois de mai, une augmentation de 117 %, et 155 pour le mois de juin, respectivement une augmentation de 192 % et de 31%.’’

Comparant les chiffres, le CARDH souligne que 225 enlèvements ont été recensés pour le premier trimestre 2022 contre 326 pour le deuxième trimestre, ce qui représente une augmentation de 44.8%.

L’organisation note que 326 enlèvements ont été recensés pour le deuxième trimestre 2022 contre 242 pour celui de 2021, ce qui représente une augmentation de 34.7%.

En ce qui a trait aux étrangers victimes de kidnapping en Haïti, le CARDH indique que le premier semestre de 2022, accuse un nombre de 40 ressortissants étrangers de 9 pays kidnappés contre 53 durant l’année dernière.

Après maintes considérations sur les causes de l’insécurité et la violence criminelle en Haïti, le CARDH estime que les missions des Nations unies telles que définies et implantées en Haïti ne sont pas nécessairement la solution, sinon Haïti ne serait pas dans cette situation chaotique, près de trente ans après.

L’organisation estime que ‘‘le pays s’est profondément dégénéré au plan social, politique et économique.’’

Pour le CARDH les déclarations de la cheffe du BINUH, Helen La Lime au conseil de sécurité de l’ONU, selon lesquelles Haïti est un « état de terreur », est un ‘‘échec cuisant devrait être partagé entre les gouvernements qui se sont succédé, les missions des Nations unies en Haïti (près de 30 ans), la classe politique et la société civile au sens large, avec des niveaux de responsabilités différents.’’

Selon le CARDH, la sécurité, besoin immédiat de la population et condition pour la tenue d’élections.

En guise de recommandation, l’organisation appelle au renforcement de la police et de la justice pour démanteler les différents gangs armés qui assiègent la capitale, notamment ceux de Martissant et ses environs (gangs de Grand Ravin, de Village-de-Dieu et de TiBwa ainsi que leurs alliés) ; Croix-des-Bouquets et une partie de Tabarre (400 Marozo et ses ramifications dans la plaine) ;  iii) Cite Soleil (G9/Gpèp) ; Tabbare/ Torcel/Pernier (vitelhome innocent) et du G-9 an Fanmi e Alye de Jimmy Cherizier alias ‘‘Barbecue.’’

Elle souhaite également l’intensification de la lutte contre la drogue, le blanchiment des avoirs, la moralisation de la vie politique, des actions concrètes contre la pauvreté et la misère entre autres.