Haïti : ‘‘Le nombre de cas de choléra augmente rapidement’’, selon l’OMS…

photo:CNN: Enfant atteint de cholera/image d'illustration...

PORT-AU-PRINCE, mercredi 2 novembre 2022– Haïti a enregistré en près d’une semaine, une hausse rapide du nombre de cas de choléra, avec désormais près de 3.429 cas suspects, et 89 décès, selon les chiffres du ministère haïtien de la Santé relayés par l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU.

« Le ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) a rapporté un total de 3.429 cas suspects dans 6 départements du pays, dont 399 cas confirmés, 2.942 cas suspects hospitalisés et 89 décès enregistrés », a détaillé la branche panaméricaine de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cela représente une augmentation de 82% des cas confirmés (N=180) et de 62% des décès (N=34) par rapport à la mise à jour du 25 octobre 2022.

Dans ce lot, la prison de Port-au-Prince a identifié à ce jour 271 cas suspects, 12 cas confirmés et 14 décès. D’une manière générale, les communes de Cité-Soleil et Port-au-Prince représentent plus de 70% de tous les cas suspects rapportés dans le département de l’Ouest.

A ce jour, 3 départements ont des cas confirmés (Artibonite, Centre et Ouest). Sur un total de 1 058 échantillons analysés par le Laboratoire national de santé publique (LNSP pour son acronyme en français), 387 ont été confirmés (taux de positivité de 36,6%).

Plus largement, le département de l’Ouest continue de rapporter le plus grand nombre de cas, avec 94% de tous les cas suspects enregistrés (sans compter les 271 cas suspects de la prison de Port-au-Prince). Cette hausse sensible des cas intervient alors qu’une « crise humanitaire et sécuritaire complexe » à Port-au-Prince et dans les villes voisines se poursuit.

Selon le bureau régional de l’OMS pour les Amériques (PAHO), l’accès aux services de santé et aux laboratoires est donc limité. Par conséquent l’agence onusienne redoute que la surveillance épidémiologique soit très affectée.

Outre Haïti, des épidémies de choléra ont été également signalées en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie du Sud, mettant en danger la santé de millions de personnes et mettant à mal des systèmes de santé fragiles. Et en conséquence de ces flambées épidémiques, l’OMS fait face à un problème majeur : la pénurie de vaccins.

Sur les 36 millions de doses devant être produites cette années, seuls 24 millions de sérums ont déjà été expédiés pour des campagnes préventives et réactives. 8 millions de doses supplémentaires ont été approuvées par le Groupe de coordination internationale (ICG) pour le deuxième cycle de vaccination d’urgence dans quatre pays, souligne l’OMS.

Mais la demande de vaccination est si forte que l’OMS a suspendu le schéma de vaccination recommandé à deux doses et est passée à une seule dose, dans un effort pour étirer l’offre afin de disposer d’une quantité suffisante pour pouvoir répondre à d’autres épidémies qui pourraient survenir dans les mois à venir.

Si un nombre suffisant de doses uniques est administré dans une région, cela devrait suffire à étouffer une épidémie, fait-on remarquer à l’OMS. Mais la durée de la protection est nettement plus courte. Par exemple, l’OMS note que « deux doses de Shanchol™ et d’Euvichol-Plus® assurent une protection contre le choléra au moins pendant trois ans, tandis qu’une dose assure une protection à court terme ».

source:ONU