La police haïtienne, bras armé du régime de facto, réprime avec violence une manifestation politique

Deploiement de policiers

Par Jacques Kolo,

Port-au-Prince, 11 février 2021 –(RHInews)- La manifestation politique convoquée le 10 février 2021 par des organisations estudiantine, syndicale et populaire pour le respect de la constitution haïtienne, a été réprimée avec une rare violence par des policiers du régime, pour la troisième journée consécutive, a constaté un reporter du RHInews.

Cette manifestation qui a débuté devant les locaux de la faculté d’Ethnologie a été dispersée à plusieurs reprises par des policiers foncièrement agressifs qui ont lancé des grenades lacrymogènes à profusion en direction des manifestants.

Dans les hauteurs de Lalue, des agents du CIMO et de l’UDMO ont tiré à balles réelles sur des manifestants qui scandaient des propos hostiles au président de facto Jovenel Moïse dont le mandat est arrivé à terme depuis le dimanche 7 février 2021.

Des pneus enflammés étaient érigés dans plusieurs endroits où empruntaient la manifestation d’aujourd’hui encerclée par de nombreux policiers, notamment par un contingent qui portait l’uniforme vert d’olive.

Devant le local de la Banque Nationale de Crédit (BNC) à Turgeau, il y a eu du grabuge entre manifestants et agents de sécurité qui montaient la garde devant le bâtiment.

Ces agents ont tiré des rafales d’armes pour répondre à des manifestants qui lançaient des pierres sur l’institution bancaire publique.

Au moins deux journalistes ont été blessés par des grenades lacrymogènes lancées en leur direction par des policiers qui affichaient leur hostilité, lors de la manifestation émaillée d’incidents provoqués.

La veille, une manifestation rassemblant plusieurs centaines de personnes a été vite dispersée par des policiers à coups de balles réelles et de gaz lacrymogènes.

A l’occasion, des individus lourdement armés se réclamant des Forces Armées d’Haïti ont tiré en direction des manifestants. Bilan : au moins quatre (4) blessés dont deux (2) journalistes, un d’entre eux est dans un état grave.

Une autre marche convoquée le 9 février a connu le même sort.