‘‘Haïti face à un Cocktail Destructeur : Ingérence, populisme, violence et impunité’’- Jean Garry Denis,,,

Jean-Garry Denis, directeur executif de l'INHOPP...

CAP-HAITIEN, le vendredi 19 janvier 2024 – Le peuple haïtien se trouve plongé dans une situation catastrophique sans précédent, marquée par un cocktail destructeur mêlant ingérence étrangère, populisme, violence et impunité, selon l’analyse de Jean Garry Denis.

Depuis l’assassinat du Président Jovenel Moïse en juillet 2011, le pays fait face à un déluge de feu destructeur, mettant en péril la résilience de ce peuple. Les derniers mois ont exacerbé la situation avec l’émergence de nouveaux faits et acteurs contribuant au renforcement du chaos.

1- Ingérence étrangère : Le Core Group, regroupant des missions diplomatiques des États-Unis, de la France, du Canada et de l’ONU, autoproclamé “Pays amis d’Haïti,” impose depuis plus de 20 ans une diplomatie de chaos. Leurs actions inédites vont au-delà des simples ingérences, influençant les élections, désignant des dirigeants et dirigeant le pays à travers des laquais. Le maintien du Premier Ministre Aryel Henry, malgré des critiques et des allégations de complicité dans l’assassinat de Moïse, soulève des interrogations.

2- Populisme : Le populisme émerge comme une menace majeure, avec des élites locales s’alliant à cette tendance pour maintenir leur emprise. La vague de populisme, amplifiée par la colère contre le régime corrompu du Dr. Ariel Henry, voit l’ancien commissaire de police Guy Philippe s’autoproclamer leader révolutionnaire. Les revirements stratégiques de Philippe soulèvent des doutes sur ses intentions, illustrant la menace du populisme pour la stabilité et la démocratie.

3- Violence : Les complicités du pouvoir avec les gangs armés sont dénoncées, utilisant la violence pour se maintenir au pouvoir et favoriser une nouvelle intervention étrangère. Les efforts locaux contre la violence des gangs sont entravés, et la passivité des autorités face au chaos causé par ces groupes armés est pointée du doigt.

4- Impunité : Malgré des sanctions internationales, la corruption reste impunie en Haïti. L’assassinat du Président Moïse symbolise l’impunité, avec des entraves judiciaires inédites. La lutte contre l’impunité devient cruciale pour la stabilité institutionnelle et la construction d’une économie prospère, actuellement entravée par une clique oligarchique.

Jean Garry Denis souligne que la solution durable à la crise haïtienne passe non seulement par un changement de régime avec le départ du Premier Ministre Ariel Henry, mais aussi par la prise en compte de ces quatre facteurs dans l’élaboration d’une feuille de route. La communauté internationale est interpellée pour une réflexion approfondie sur son rôle et son impact sur le destin du peuple haïtien.