Haïti sous le microscope : Nathalie Yamb dévoile les dessous d’une crise orchestrée…

Nathalie Yamb, Activiste politique africaine...

PORT-AU-PRINCE, vendredi 15 mars 2024– Dans une vidéo intitulée “Situation en Haïti/ Anatomie d’une destruction programmée”, on peut voir Nathalie Yamb, détendue avec sa crinière naturelle, une influenceuse et vidéaste web, s’adressant à ses milliers de visiteurs sur sa chaîne YouTube. En seulement deux jours, plus de 120 000 personnes ont visionné cette intervention. Pour introduire le sujet, elle a souligné que ces derniers jours, les violences en Haïti ont été largement médiatisées, avec certains titres de journaux anglo-saxons mettant en avant l’idée que des gangs prennent le contrôle de la première république noire du monde, allant même jusqu’à évoquer des cas de cannibalisme. Elle a expliqué avoir pris la décision de se pencher sur la réalité de la situation en Haïti afin de déconstruire le récit occidental qui la caractérise, un récit souvent accepté sans discernement par les influenceurs et analystes de la diaspora, qui se contentent de relayer la propagande des médias traditionnels.

Elle a attiré l’attention des internautes sur le fait que les médias accordent plus souvent leur espace de diffusion de contenus aux événements survenant au Tchad, au Sénégal, au Sahel, en RDC ou à Gaza, suscitant ainsi l’émotion du public. Cependant, elle a souligné que l’on oublie souvent de parler de ce qui se passe en Haïti, alors même que les schémas de manipulation y sont similaires à ceux observés en Afrique. Elle a insisté sur le fait que les mêmes acteurs, les mêmes marionnettistes, tirent les ficelles en coulisses, poursuivant les mêmes objectifs depuis des décennies, voire des siècles.

Selon Nathalie Yamb, si les Africains avaient observé ce qui se déroulait en Haïti depuis 1800, à l’époque appelée Saint-Domingue, ils auraient pu anticiper de nombreux événements et déjouer de nombreux pièges en Afrique.

En évoquant le déplacement du Premier ministre haïtien Ariel Henry au Kenya pour rencontrer le président William Ruto, dans le but de signer des accords permettant aux troupes kényanes de débarquer sur l’île, Nathalie Yamb accuse cette démarche de servir les intérêts d’une invasion étrangère. Elle affirme que cette invasion serait orchestrée par les États-Unis, le Canada et la France, qu’elle qualifie de trinité maléfique. Elle fait référence aux récents événements où des gangs ont attaqué des commissariats, bloqué l’aéroport et pris d’assaut des prisons, libérant ainsi près de 4000 prisonniers, dont la majorité sont membres de ces gangs.

Cette apparente crise entre Ariel Henry et les gangs ne reflète pas la réalité selon Nathalie Yamb, qui affirme que les criminels dans les rues ainsi que le neurochirurgien servent les mêmes maîtres : la trinité maléfique composée des États-Unis, du Canada et de la France. Pour étayer ses dires sur les liens entre les gangs et les puissances occidentales, elle rappelle que les principaux gangs haïtiens ont été regroupés au sein d’une coalition criminelle connue sous le nom de G9 familles et alliés, dirigée par l’ancien policier Jimmy Cherizier « alias barbecue » sous l’influence d’une diplomate américaine, Helen La Lime, qui a dirigé le bureau intégré des Nations Unies en Haïti jusqu’en mars 2023. Yamb a révélé que Helen La Lime était l’âme damnée, la conseillère influente de l’ancien président Jovenel Moïse qui a été assassiné en juillet 2021, apparemment lorsqu’il a cessé d’être utile ou qu’il a manifesté des velléités de résistance aux ordres venus de ses supérieurs et de leurs relais locaux, notamment le Corps Group.

Outre le G9, Nathalie Yamb a également mentionné l’existence d’une autre coalition de gangs, le G-Pep, au sein duquel se trouve Viltehomme. Celui-ci est recherché par le FBI pour le meurtre d’un otage américain en 2022, a-t-elle rappelé.

Nathalie Yamb a signalé qu’Ariel Henry, dont certains cherchent à se débarrasser après l’avoir bien utilisé, devrait se considérer chanceux d’être en exil à Porto Rico depuis quelques jours, au moins en vie. Elle a alors rappelé à tous ceux en Afrique et en Haïti qui se mettent avec zèle et enthousiasme au service des colons qu’ils finissent toujours comme des Kleenex : jetés après usage. Elle a mis en avant le fait que le moment est venu de réaliser que le pion Ariel Henry a terminé son service et qu’on active maintenant le pion Barbecue, préparant déjà l’entrée en scène d’un nouveau pion politique qui continuera à dérouler l’agenda d’assujettissement permanent d’Haïti.

Elle a présenté Guy Phillipe comme l’un des nouveaux pions, un ancien chef de police formé par les forces spéciales américaines, ayant participé au coup d’État contre Jean Bertrand Aristide en 2004. Après avoir passé quelques années en prison aux États-Unis pour trafic de drogue, trafic pour lequel il a plaidé coupable, il est revenu en Haïti en décembre 2023. Depuis trois mois, il bénéficie du soutien d’un groupe paramilitaire. Nathalie Yamb évoque qu’il n’est pas nouveau que les États-Unis placent d’anciens trafiquants de drogue à la tête d’États étrangers, comme cela a été fait au Nigeria avec Bola Tinubu. Elle affirme qu’il n’y a aucune raison pour que cela ne se produise pas en Haïti, étant donné que les marionnettistes utilisent les mêmes mécanismes en Haïti et en Afrique.

Ces mécanismes incluent notamment :

  1. La mise en place de politiciens vassalisés ;
  2. L’utilisation d’intellectuels soumis, en attente de visas, de financement ou de reconnaissance occidentale ;
  3. Le recours à des voyous, des rebelles, des terroristes ou des gangsters armés pour déstabiliser les États et semer la terreur parmi les populations ;
  4. L’affaiblissement, la mauvaise formation, l’équipement inadéquat ou même l’inexistence des armées nationales ;
  5. L’intervention militaire étrangère;
  6. L’utilisation de sanctuaires dans un ou plusieurs États voisins ;
  7. La manipulation d’une communauté régionale au service des puissances occidentales plutôt que des États et des populations concernées ;
  8. L’utilisation de la dette ou de l’aide comme un instrument de coercition ;
  9. La propagation de la propagande et de la désinformation ;
  10. L’utilisation de l’ONU, du Conseil de sécurité et d’autres institutions issues de la Seconde Guerre mondiale, où la solidarité occidentale est exercée sans faille pour maintenir les pays concernés sous tutelle.

Elle souligne également que des politiciens vassalisés en Haïti tels que Ariel Henry, Jovenel Moïse, Michel Martelly et Gerard Latroutue ont leurs homologues en Afrique, tels que Macky Sall, Alassane Ouattara, Patrice Talon, Oumarou Sissoco Embalo et Bola Tinubu. Ceux qui refusent de se conformer sont écartés ou éliminés, comme cela a été le cas pour Jean Bertrand Aristide, écarté par un coup d’État sponsorisé par la trinité maléfique en 2004.

Pour visionner l’intervention de Nathalie Yamb, veuillez cliquer sur le lien YouTube ci-dessous :

https://www.youtube.com/watch?v=SAE-zKOUPLQ