Vers l’annulation d’un contrat entre l’Etat haïtien et la BID autour de la construction d’un site de déchets solides dans le Nord

Inter-American Development Bank headquarters at Washington, D.C.

Photo: Quartier général BID, Washington DC.

Credit photo: Mario Roberto Duran Ortiz

Port-au-Prince, le 8 juin 2020- (RHInews)- La Banque Interaméricaine de Développement (BID) menace d’annuler d’ici le 9 juin prochain un contrat d’une valeur de 33 millions 503 mille dollars américains pour la mise en place d’un Centre de gestion intégrée des déchets solides sur le site de Mouchinette, commune de Limonade.

A l’appui de cette décision, la BID estime que ce contrat signe le 13 novembre 2018 n’a pu jusqu’ici démarrer du fait qu’elle est toujours dans l’attente de recevoir un rapport de l’Etat haïtien sur la situation légale actuelle de la propriété de Mouchinette appelée à héberger le prochain site de déchets.

La propriété en question est l’objet de litige entre l’Etat haïtien et des particuliers dans la région nord du pays. Ce conflit est actuellement devant les tribunaux haïtiens, apprend t-on.

Dans une correspondance datée du 19 mai 2020 adressée au président Jovenel Moïse , Yvon Melinger, représentant de la BID, précise que l’une des conditions préalables au premier décaissement des fonds porte sur la finalisation des travaux de cloture du site de Mouchinette.

Pourtant, argue t-il, l’absence de transmission de documents légaux relatifs au statut de ladite propriété retarde la reprise des travaux et le décaissement des premiers fonds dont la date limite a été repoussée à deux reprises.

La propriété de Mouchinette doit héberger un nouveau site de gestion des déchets solides dans le Nord-Est d’Haïti, notamment les déchets du Parc Industriel de Caracol.

Pour l’instant, le site inapproprié de Madras accueille des déchets industriels de toutes sortes collectés au Parc Industriel de Caracol. Une situation nuisible à l’environnment et à la santé de la population du Nord et du Nord-Est.

D’ailleurs, Milostène Castin qui dirige l’Action pour la Reforestation et la Défense de l’Environnement (AREDE), a déjà tiré la sonnette d’alarme sur l’utilisation au Parc Industriel de Caracol de certains produits chimiques pour la confection de matériels et d’équipements destinés à l’exportation qui se révèlent “dangereux pour la santé de la population et la survie des plantes”.

De plus, il ajoute que le Parc ne dispose pas de décharge sécurisé pour le traitement des déchets industriels qui vont normalement finir leur course dans la baie de Caracol avec des conséquences négatives sur la flore et la faune marin. Fin texte.