Rapport accablant de Human Rights Watch sur la Situation des Droits Humains en Haïti pour l’Année 2023…

Dr. Ariel Henry PM et ministre de l'interieur, president et membre du CSPN, Emmelie Prophete Milce, ministre interimaire de la justice, memnre du CSPN, Frantz Elbe , Directeur general interimaire de la PNH, membre du CSPN et Fritz Saint-Fort, inspecteur general en chef de la PNH, membre du CSPN...

PORT-AU-PRINCE, le samedi 13 janvier 2024– La situation des droits humains en Haïti a atteint des niveaux alarmants en 2023, selon un rapport de Human Rights Watch. Les crises sécuritaire, judiciaire, politique et humanitaire ont exacerbé les problèmes, avec des conséquences dévastatrices pour la population haïtienne, souligne le document.

Les crises multiples ont engendré une insécurité alimentaire touchant plus de 40% de la population. L’accès à l’électricité, à l’eau potable, aux soins médicaux, et à l’éducation a été gravement restreint. Plus de 100 000 personnes ont été renvoyées en Haïti entre janvier et août, principalement de la République dominicaine.

Au niveau politique, selon le rapport, depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, le Premier ministre Ariel Henry gouverne par décret sans consensus politique. Les tentatives de formation d’un gouvernement d’unité nationale ont échoué, plongeant le pays dans une impasse politique.

Le rapport note que le système judiciaire haïtien est entravé par l’insécurité, la corruption, et les ingérences politiques. ‘‘Les bandes criminelles ont pris le contrôle de certains tribunaux, rendant difficile voire impossible la poursuite des enquêtes sur des massacres antérieurs. Les conditions carcérales sont inhumaines, avec une surpopulation dépassant trois fois la capacité, entraînant des décès dus à la malnutrition’’, soutient l’organisation

Human Rights Watch (HRW) souligne que l’enquête sur l’assassinat du président Moïse progresse lentement. Des membres de l’armée colombienne sont en détention préventive, mais des déficiences dans l’assistance juridique et les mauvais traitements sont signalés. Des conspirateurs ont été condamnés aux États-Unis, mais l’implication de multiples acteurs complique la résolution du cas.

Quant aux violences des bandes criminelles opérant en toute impunité, HRW affirme que plus de 300 bandes criminelles contrôlent 80% de la capitale, commettant des meurtres, enlèvements et violences sexuelles. Des représailles entre groupes comme Bwa Kale et Zam Pale exacerbent la violence, mettant en danger la vie de la population.

Le rapport fait état de trois journalistes qui ont été tués, et d’autres enlevés, illustrant la menace grandissante pesant sur la liberté de la presse.

Concernant le comportement de la police, HRW indique que les forces de police sont accusées de plus de 400 meurtres, et des procureurs seraient impliqués dans des exécutions extrajudiciaires. Les violations des droits humains par la police font l’objet d’enquêtes, soulignant le besoin de réformes.

Entre autres réoccupation, le rapport aborde également des questions liées aux abus sexuels dans le sport, aux droits des personnes handicapées, à l’accès à l’avortement, et aux crises économiques et sociales.

HRW note également que face à la détérioration accélérée de la situation sécuritaire dans le pays, la communauté internationale a répondu avec la création d’une Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité et des sanctions contre les chefs de bandes criminelles. Cependant, des préoccupations subsistent quant à la responsabilité et l’efficacité de ces mesures.

Le rapport souligne l’urgence d’une action coordonnée pour remédier à la crise haïtienne, mettant en avant la nécessité d’une intervention internationale et de mesures concrètes pour rétablir la stabilité, garantir la justice et protéger les droits fondamentaux de la population haïtienne.