L’Office de la Protection du Citoyen (OPC) dénonce les atrocités contre cinq agents de la PNH et appelle à l’action du CSPN et du Haut Commandement

Sous-Commissariat de Police de Bon-Repos...

Par Jude Martinez CLAIRCIDOR

PORT-AU-PRINCE, 2 mars 2024– Dans une note de presse datée du 2 mars 2024, dont RHINEWSa obtenu une copie, l’Office de la Protection du Citoyen (OPC), une institution nationale indépendante dédiée à la protection et à la promotion des droits humains, condamne vivement les assassinats en série des membres de la Police Nationale d’Haïti (PNH) à Port-Au-Prince. Ces actes odieux se multiplient à travers le pays, en particulier dans la région métropolitaine, depuis le début de l’année 2024, avec un pic de violence enregistré dans la soirée du jeudi 29 février dernier.

Selon les informations recueillies, cinq membres de la PNH ont été tués au sous-commissariat de Bon Repos, relevant du commissariat de la Croix-des-Bouquets, alors qu’ils étaient en service. Malgré les appels à l’aide lancés aux responsables de la police face aux attaques aveugles des bandits armés opérant dans la zone, aucune réponse n’a été apportée. Les bandits armés ont triomphé, mettant fin à la vie de cinq policiers, dont deux femmes. L’inspecteur Marion Junior a subi une mort particulièrement violente, son corps déchiqueté et exposé dans des vidéos réalisées pour les besoins de la consommation des sadiques et des psychopathes

Cette tragédie rappelle douloureusement les événements horribles survenus à Village de Dieu (Martissant) le 12 mars 2021, à Laboule (Pétion-Ville) le 13 septembre 2022 et à Liancourt (Artibonite) le 25 janvier 2023, où des policiers ont été tués dans l’indifférence totale des responsables de l’institution policière.

L’OPC exprime ses condoléances aux familles des cinq policiers tués à Bon Repos et dénonce fermement l’inaction des membres du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) et du Haut Commandement de la PNH. Ces derniers n’ont pas élaboré de plan de sécurité et de protection adéquat pour les forces de l’ordre, se contentant d’attendre l’intervention de troupes étrangères pour faire face à la montée de la criminalité dans le pays.

L’OPC rappelle au CSPN et au Haut Commandement qu’il est de leur responsabilité de mettre en œuvre des stratégies efficaces pour protéger tous les membres de la PNH. Ils doivent également être à l’écoute des revendications légitimes des forces de l’ordre et les sensibiliser sur l’importance de protéger les droits humains de la population civile, en particulier des catégories sociales vulnérables telles que les femmes, les enfants et les détenus.

L’OPC soutient les démarches entreprises par les membres du SPNH-17, exigeant du Haut Commandement des décisions immédiates pour récupérer les corps des policiers tombés sous les balles des bandits dans la nuit du 29 février. Alors que certains tentent de dédouaner le Haut Commandement de ces événements tragiques, l’OPC encourage la population à établir des relations de collaboration et de proximité avec tous les policiers et policières engagés dans la mission de “Protéger et Servir”. Ces professionnels sont déterminés à respecter les libertés individuelles, à protéger les droits humains et à sauvegarder les acquis démocratiques dans ce contexte de crise.