“La POHDH déplore l’échec de la concrétisation du rêve démocratique du peuple haïtien, 38 ans après la chute de la dictature des Duvalier”

Le Palais effondre d'Haiti qui n'a jamais ete reconstruit depuis le 12 janvier 2010...

PORT-AU-PRINCE, le samedi 9 février 2024 (RHINEWS) – La Plateforme des Organisations de Défense des Droits Humains (POHDH) exprime ses inquiétudes quant aux conditions de vie des Haïtiens, 38 ans après la chute de la dictature des Duvalier.

Revenant sur la date du 7 février 1986, l’organisation affirme qu’elle revêt une importance fondamentale pour le peuple haïtien, symbolisant sa volonté de rompre avec la dictature et de s’engager dans un nouveau projet démocratique offrant à la population l’espoir du respect de ses droits, de la liberté et de la dignité en tant que peuple. Cela remonte à l’année 1986.

Trente-huit ans après, le pays se trouve dans une crise politique sans précédent, où les institutions de l’État sont inexistantes : absence de parlement, justice corrompue et pouvoir exécutif contrôlé par un Premier ministre de facto qui maintient le pays en otage depuis plus de deux ans en collusion avec ses acolytes.

La POHDH est d’avis que la situation chaotique actuelle découle de multiples choix politiques faits dans le pays depuis l’accession au pouvoir du régime PHTK lors des élections de 2011, lorsque le Core Group a imposé l’ancien président Michel Martelly et le régime PHTK à la tête du pays, sous l’influence des puissances étrangères qui ont porté atteinte à la démocratie en Haïti.

‘‘C’est sous le régime PHTK (de Michel Joseph Martelly à Jovenel Moïse pour arriver à Ariel Henry) que la politique répressive et violente s’est renforcée dans le pays. Nous rappelons que sous ce régime, les gangs ont consolidé leur présence avec l’approbation tacite de la MINUJUSTH’’, déclare la POHDH.

La POHDH constate avec une profonde préoccupation que depuis plus de deux ans, le Premier ministre de facto Ariel Henry est à la tête du pays, et que la situation de la vie quotidienne devient de plus en plus complexe.

‘‘Le pays sombre dans une crise politique, sociale et économique sans précédent. L’insécurité règne, les violences se multiplient, les déplacements forcés sont en hausse avec plus de 250 000 personnes contraintes de quitter leur domicile pour échapper aux violences des gangs qui agissent en toute impunité. Les conditions de vie de la population ne cessent de se dégrader, avec la faim et le chômage généralisés’’, souligne l’organisation.