Haïti/Crise : Les conditions de vie des haïtiens continuent de se dégrader dangereusement, selon le CARDH

Personnes deplacees en raison de l'insecurite et de la violence des gangs criminels a Martissant/ image d'archives...

Port-au-Prince, mardi 26 octobre 2021- Selon le centre d’analyse et de recherche en droit de l’homme (CARDH), après l’assassinat du président Jovenel Moïse le 7 juillet dernier, le pays a fait face a une crise inédite sans précédent où le Parlement, la Justice et l’Exécutif sont dysfonctionnels.

Entre temps, souligne le CARDH, ‘‘la société civile et politique s’enlise dans une lutte pour le pouvoir.’’

Selon le CARDH qui met l’accent sur la dégradation accélérée des conditions de vie des haïtiens, ‘’chaque groupe, par son approche et même par son « idéologie », prétend être capable de mieux résoudre la crise politique.’’

Parallèlement, écrit l’organisation, ‘‘les gangs contrôlent en moyenne 60% du territoire et se renforcent, alors que le niveau moral et opérationnel de la police est le plus bas (échec des opérations d’« élite ») : alliances stratégiques, cessation de combats, conquête territoriale,  armes  sophistiquées, moyens financiers énormes, processus d’endoctrinement de la masse.’’

Il en résulte que, souligne le CARDH qui cite le quotidien américain (The Washington Post), Haïti est devenu le pays ayant le taux de kidnapping par habitant le plus élevé au Monde : 828 rapts sont recensés du 1er janvier au 16 octobre 2021, dont 54 étrangers de quatre pays.

L’organisation indique que depuis des mois, la pénurie de carburant a provoqué un dysfonctionnement social : fermeture annoncée des hôpitaux et des médias ; transports, commerce… largement affectés entre autres.

Cette structure de défense des droits humains note que depuis l’assassinat du président, les prix des produits de consommation ont connu une hausse en moyenne de 20%, compliquant ainsi la situation des plus vulnérables.

Abordant la crise des réfugiés haïtiens, le CARDH précise qu’une véritable chasse à l’homme a été initiée contre les Haïtiens prenant des risques impensables pour atteindre particulièrement la frontière américaine (viols, maladies, attaques d’animaux dans les forêts…).

Il rappelle que du 19 septembre au 19 octobre, 10.831 réfugiés haïtiens sont rapatriés, dont 7.915 des États-Unis d’Amérique. De mai à septembre, 170.936 de la République dominicaine.

Selon l’organisation, ‘‘on assiste à une négation du droit à l’éducation dans les zones vulnérables. Des locaux d’établissements scolaires sont transformés en bases de bandits voulant enrôler des enfants (5 ans).’’

Le CARDH dit souhaiter que les acteurs comprennent l’urgence de résoudre la crise socio-économique, notamment le kidnapping et la pénurie de carburant qui provoquera une ‘‘tuerie en masse.’’