Frantz Elbé dans le collimateur de la FJKL qui l’accuse de violation des droits humains, d’enrichissement illicite et d’avoir entretenu des relations avec des gangs…

Frantz Elbé, Directeur General intérimaire de la PNH

Port-au-Prince, mardi 26 octobre 2021- La ‘‘Fondasyon Je Klere’’ (FJKL) estime que le choix du nouveau directeur général intérimaire de la police nationale Frantz Elbée n’obéit pas au principe du respect des droits de l’homme et de la moralité publique.

Pour la FJKL, Frantz Elbé est un prédateur des droits humains qui serait responsable d’un ensemble d’actes de violation des droits de l’homme lorsqu’il était commissaire de police dans la juridiction de Grand-Goâve.

A titre d’exemple, la FJKL rappelle que le jeudi 29 janvier 2004, tous les principaux axes routiers de la ville de Grand-Goâve étaient barricadés et la Plateforme de rechange allait organiser une manifestation anti gouvernementale dans la région.

Frantz Elbé qui était alors responsable du Commissariat de Grand-Goâve a sollicité de l’aide des agents de Port-au-Prince, de Miragoâne et de Petit-Goâve qui sont venus en renfort à ceux de Grand-Goâve.

‘‘ L’intervention s’est soldée par un mort et un blessé ; le militant Stanley Rodney est abattu et ‘‘Ti nom’’ ainsi connu en est sorti blessé,’’ souligne l’organisation qui indique que plusieurs militants de l’opposition ont dû gagner le maquis pour fuir la répression policière.

Elle cite le cas des militants Pierre Jabin Bellerice, Jean Bed Bellerice et Luxon Obin, fuyant la répression policière à Grand-Goâve, ont décidé de se mettre à couvert à Delmas 41, rue Louverture # 25 où résidait leur cousine.

Selon la FJKL, ‘‘le samedi 21 février 2004, vers dix heures du matin, ils ont été arrêtés à l’adresse ci-dessus indiquée,’’ lors de l’opération conduite par le responsable du Commissariat de Delmas 33, le Commissaire Emmanuel Mompremier, le responsable du Commissariat de Grand-Goâve, le Commissaire Frantz Elbé, le puissant chef de gang Jean Anthony René alias Grenn Sonnen et ses acolytes, :  M. Jean Joseph Jabnel Casimir alias Gerlad, Closcop Casimir alias Tidas Maradona, Jean Robert alias Jumbo.’’

Les trois jeunes qui ont été conduits au commissariat de 33, n’ont pas été retrouvés depuis, précise une note de la FJKL qui souligne qu’à la chute d’Aristide, sur plainte des parents à la Coalition Nationale pour les Réfugiés Haïtiens (NCHR), une délégation de militants-es des droits humains s’est présentée au Commissariat de Delmas 33 et le responsable trouvé sur les lieux, après vérification, a constaté que ces noms n’ont jamais figuré dans le registre de main courante du Commissariat.’’

La FJKL rappelle aussi le cas de Jean Elie Muller ‘‘Ti Elie,’’ présumé chef de gang opérant à la Croix-des-Bouquets et qui serait responsable de nombreux cas de kidnapping dont celui de Marie Clunie Dumay Miracle et le Pasteur Démarrais à Santo, perpétré le 28 novembre 2008.

Parain du fils de Ti Elie, Frantz Elbé était le protecteur de ce dernier, selon la FJKL. Ti Elie était aussi accusé d’avoir kidnappé une jeune étudiante du nom de Farah Natacha Kerby Dessources.   La victime été violée, torturée ; de l’acide avait été déversé dans ses yeux avant d’être tuée et jetée sur des immondices, ce que confirme l’ordonnance du juge d’instruction Etzer Aristide en date du 30 mars 2009, rappelle la FJKL. Et la liste des crimes reprochés à Ti Elie bras droit de Frantz Elbé est encore longue…

La FJKL souligne que durant son passage à la Croix-des-Bouquets comme commissaire municipal, Frantz Elbé a construit à Segur (zone de Santo 17) un immeuble imposant que même le Directeur Général de la police à l’époque ne pourrait s’offrir.

‘‘De son vivant, le chef de gang Ti Elie s’était vanté d’avoir construit cet immeuble pour le commissaire. Et au sein de la population, les gens n’arrêtaient pas de déclarer : « Lajan kidnaping yo », soutient la FJKL.

L’organisation estime également qu’il y a conflit d’intérêt entre la fonction de directeur général de la PNH que Frantz Elbé est devenu et le propriétaire d’une compagnie de sécurité qu’il est.

L’organisation croit qu’un certificat de l’Inspection Générale attestant qu’il n’était sous le coup d’aucune enquête disciplinaire était nécessaire avant sa nomination. ‘‘Le premier Ministre n’a pas tenu compte de cette exigence déontologique,’’ fait remarquer la FJKL.

En guise de recommandations, la FJKL rappelle que les forces de police doivent agir, en toute circonstance, dans le respect de la loi et des règlements pour éviter d’éroder la confiance du public. L’efficacité de leur travail en dépend, soutient-elle.

 

6 FJKL 6 – nomination du DGPNH – Rapport 26 octobre 2021