Des organisations sociopolitiques et syndicales opposées au renouvellement du mandat du BINUH accusé d’avoir fédéré des gangs en Haïti…

Helen La Lime, Cheffe du BINUH, au conseil de securite de l'ONU...

PORT-AU-PRINCE, samedi 18 juin 2022– Pres d’une vingtaine d’organisations socio-politiques et syndicales se prononcent contre tout éventuel renouvellement du mandat du bureau intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH).

Jeudi, le secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres a recommandé le renouvellement du mandat du BINUH pour un nouveau mandat de douze (12) mois a l’issue de la 9066e session du conseil de sécurité de l’organisation mondiale.

Dans un communiqué conjoint, la PAPDA, l’UNNOH, le MOLEGHAF, Konbit, Fanm Vanyan, la CNOHA, KASIL entre autres disent que « la tendance observée chez les représentants de trois Etats-membres permanents du Conseil (France, Etats-Unis d’Amérique, Royaume-Uni), est l’enthousiasme à renouveler une nouvelle mission onusienne illégale et inconstitutionnelle en Haïti en vue soi-disant de stabiliser le pays dominé par les gangs pourtant par eux fédérés, aux fins de nourrir et renforcer l’insécurité jusqu’au chaos ».

Cette attitude porte d’ailleurs ces organisations à se poser la question à savoir : ‘‘la Chine et la Russie, Etats-membres permanents du Conseil de Sécurité avec droit de veto, feront-ils complices jusqu’au bout ?’’

Elles rappellent qu’au moment de prolonger le mandat du BINUH de mois jusqu’au 15 juillet 2022, l’année dernière, l’ambassadeur de Chine à l’ONU Zhang Jung, avait déclaré : « Haïti ne peut pas atteindre la stabilité sans son autonomie » et encore « l’ONU n’a rien fait en Haïti ».

De l’avis de ces organisations, les Nations Unies ont échoué en Haïti et c’est bien l’un des Etats-membres permanents du Conseil de Sécurité, à savoir les Etats-Unis d’Amérique qui ont fait le constat en annonçant à travers la déclaration du chef d’Etat américain en poste en 2019 que : « HAITI EST UN SHITHOLE ».

‘‘Comment expliquer que les Nations Unies accompagnent Haïti depuis 2004 en vue de sa stabilisation et que ce même pays qui avait déjà eu en 2019 quinze ans « d accompagnent continu » de l’ONU, soit présenté,  dans l’opinion publique par un Etat-membre du Conseil de Sécurité participant à cet accompagnement comme un SHITHOLE ?’’, se demandent les organisations.

Selon les organisations, « l’actuelle représentante du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti est l’instigatrice d’une fédération de gangs armés aux pratiques terroristes à travers le pays où le kidnapping est devenu quotidien et traduit un autre signe d’échec des missions onusiennes ».

Et, il en résulte qu’Haïti est ainsi considéré comme le pays au plus fort indice de kidnappings par habitant dans le monde, soulignent les organisations qui note que, ‘‘c’est sans aucune décence que la représentante du BINUH, Helen M. La Lime, promotrice assumée de la fédération des gangs, déclare à la 9066e séance du Conseil de Sécurité : « Haïti est un pays en état de terreur et dans l’impasse politique » niant ainsi sa responsabilité propre, celle du CORE GROUP et des Etats-Unis en particulier dans cet état de fait.’’

« En juin 2022, il est significatif que la France, le Royaume Uni et les Etats-Unis d’Amérique, avec un passé colonial, esclavagiste et impérial en Haïti se retrouvent les premiers à la barre à hurler pour le renouvellement de missions onusiennes illégales, inconstitutionnelles, déstabilisatrices », déclarent les organisations.

Selon les organisations, ‘‘depuis 2004 jusqu’à date, les Nations Unies ne sont pas en mesure d’exhiber une seule fois dans leurs rapports un document de ratification du Parlement haïtien dont l’absence est qualifiée de vice de non-consentement par la Convention de Vienne.’’

« L’échec des diverses missions illégales, déstabilisatrices déjà envoyées en Haïti est incontestable. Il suffit de citer la MINUJUSTH, une mission des Nations Unies d’Appui à la Justice », soutiennent-elles, soulignant ‘‘qu’il est tout à fait inutile et sans le moindre impact positif, car présentement en 2022, les autorités judiciaires haïtiennes traquées sont forcées de fuir le Palais de Justice, vandalisé et occupé jusqu’à date par des bandits fédérés par la même instance onusienne établie en Haïti.’’

Se les organisations, « voter une résolution pour le renouvellement du BINUH ou pour une énième mission onusienne équivaut à une nouvelle gifle à la souveraineté du pays. Il est temps d’arrêter la planification criminelle de la descente aux enfers d’Haïti. Le BINUH qui a contribué à fédérer les gangs armés qui déstabilisent le pays, kidnappent quotidiennement, violent, tuent comme bon leur semble, les fils et filles du peuple, doit être la dernière de cette série ».