Le Parti Fusion déclare l’échec du Conseil présidentiel de transition et rejette toute prolongation jusqu’en 2026…

Edmonde Suplice Beauzile, parti FUSION

PORT-AU-PRINCE, mercredi 28  mai 2025 (RHINEWS)LE Parti Fusion des sociaux-démocrates haïtiens (PFSDH) affirme que l’expérience du Conseil présidentiel de transition (CPT) est un échec manifeste et qu’Haïti ne peut se permettre d’attendre le 6 février 2026 pour constater son impuissance à remettre le pouvoir à des autorités élues. « Ayiti pap ka tann 6 fevriye 2026 pou l konstate KPT a p ap ka remèt pouvwa a bay moun ki sòti nan eleksyon », avertit le parti dans un texte diffusé ce lundi.

Le PFSDH critique violemment le fonctionnement du CPT, qu’il accuse d’être devenu un lieu de rivalités intestines et de dilapidation des ressources de l’État. « Chaque membre se prend pour un président, exige les privilèges liés à la fonction, et multiplie les manœuvres pour détourner les fonds publics à des fins personnelles », dénonce le communiqué, évoquant notamment 400 millions de gourdes dépensées pour les cérémonies du 18 mai.

Selon le parti, la déclaration de l’état d’urgence sur tout le territoire n’est pas motivée par le souci d’améliorer la sécurité publique, mais sert de prétexte pour contourner les règles de passation des marchés. Par ailleurs, il dénonce une diplomatie accaparée par les « petits amis et membres de famille » des présidents autoproclamés, et affirme que certains pays étrangers commencent à refuser les visas aux personnes ainsi désignées.

« C’est une situation de honte nationale. Est-ce cela que nous appelons une transition de rupture ? », s’interroge le PFSDH, qui qualifie également d’« illusion dangereuse » les projets de référendum constitutionnel et d’élections d’ici novembre 2025. Le parti assure qu’aucune consultation crédible ne pourra avoir lieu d’ici la fin de l’année, et met en garde contre l’effondrement institutionnel programmé pour 2026. « Il n’y aura ni président élu, ni parlement, ni élus locaux, et le CPT ne pourra rien transférer. Devons-nous leur donner une prolongation illimitée pour continuer dans cette impasse ? »

Dans son appel à un sursaut national, le PFSDH estime que tous les acteurs politiques et de la société civile doivent se réunir sans délai, et propose que les Églises ainsi que le CNESR (Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique), selon le parti, puissent jouer un rôle de médiation dans la mise en place d’un leadership de transition sérieux, inclusif et légitime.

« Il est temps de dépasser les méfiances mutuelles. Nous devons décider ensemble du type de direction à donner au pays pour sortir de l’impasse, avant que la communauté internationale ne nous impose une solution toute faite », prévient le parti.