SAINT-DOMINGUE, mardi 13 mai 2025– Le ministre des Affaires étrangères de la République dominicaine, Roberto Álvarez, et le secrétaire du Cabinet et ministre des Affaires étrangères du Kenya, Musalia Mudavadi, ont signé lundi un accord renforçant le soutien logistique et humanitaire à la mission multinationale de sécurité déployée en Haïti sous l’égide de l’ONU.

Cet accord, présenté sous forme de mémorandum d’entente, formalise les procédures d’évacuation médicale et de rapatriement pour les policiers kenyans blessés ou décédés dans le cadre de leurs opérations sur le territoire haïtien. Lors d’une conférence de presse conjointe, les deux responsables ont confirmé que vingt membres kenyans de la mission avaient déjà reçu des soins en République dominicaine.

« Nous valorisons sincèrement le sacrifice consenti par le peuple et le gouvernement kényan dans cette initiative », a déclaré Roberto Álvarez. « Leur détermination et leur courage trouvent un écho dans notre conscience nationale, car la stabilité d’Haïti affecte directement notre propre sécurité. »

Le Kenya a déployé plus de 600 agents de police en Haïti dans le cadre de cette mission entamée il y a un peu plus d’un an. Conçue pour réunir 2 500 hommes, la mission a toutefois peiné à mobiliser d’autres contributions internationales. Malgré ces efforts, la situation sécuritaire demeure alarmante : les gangs armés continuent de contrôler environ 85 % de la capitale, Port-au-Prince, paralysant la vie quotidienne par une violence omniprésente.

Selon les derniers bilans disponibles, les violences survenues durant les trois premiers mois de l’année 2025 ont entraîné la mort de 1 617 personnes et fait 580 blessés.

Musalia Mudavadi, qui s’était rendu à Washington avant cette visite pour rencontrer le secrétaire d’État américain Marco Rubio, a réaffirmé la volonté du Kenya de maintenir son leadership dans cette opération internationale. « Votre soutien a été inestimable, notamment pour évacuer nos agents lorsqu’ils ont besoin de soins médicaux urgents ou d’autres formes d’assistance critique », a-t-il affirmé à son homologue dominicain.

Le ministre kényan a également souligné l’importance d’une coopération accrue dans le domaine du renseignement et de l’échange d’informations sensibles. « Cette mission requiert une collaboration étroite pour atteindre ses objectifs. Notre demande est claire : que nous poursuivions ce partenariat afin d’assurer le succès de cette mission en Haïti », a-t-il conclu.

L’accord signé ce lundi s’inscrit dans une stratégie plus large de la République dominicaine visant à impliquer davantage la communauté internationale dans la résolution de la crise haïtienne, perçue comme un facteur déterminant pour la stabilité régionale.