La Cour suprême des Etats-Unis autorise Donald Trump à révoquer le statut protégé de milliers de Vénézuéliens…

Cour Supreme des Etats-Unis

WASHINGTON, lundi 19 mai 2025 (RHINEWS)— La Cour suprême des États-Unis a autorisé lundi l’administration Trump à mettre fin au statut de protection temporaire accordé à des centaines de milliers de migrants vénézuéliens, annulant une décision prise sous la présidence de Joe Biden.

Dans une ordonnance rendue publique, la plus haute juridiction américaine a approuvé une requête d’urgence déposée par le gouvernement, donnant le feu vert à la révocation d’une mesure qui avait permis à près de 350 000 ressortissants vénézuéliens de bénéficier d’une protection légale et d’un permis de travail temporaire aux États-Unis dans le cadre du programme fédéral de Statut de Protection Temporaire (Temporary Protected Status, TPS).

« Il s’agit de la plus vaste opération de retrait de statut migratoire pour un groupe non citoyen de toute l’histoire moderne des États-Unis », a déclaré Ahilan Arulanantham, avocat des plaignants vénézuéliens. Il a qualifié la décision de la Cour de « véritablement choquante », ajoutant qu’elle avait été rendue « sans examen approfondi du fond du dossier ».

Seule la juge progressiste Ketanji Brown Jackson s’est opposée à la décision. Les litiges relatifs à cette affaire se poursuivront désormais devant les juridictions inférieures.

Le département de la Sécurité intérieure s’est félicité de cette avancée. « C’est une victoire pour le peuple américain et pour la sécurité de nos communautés », a déclaré Tricia McLaughlin, secrétaire adjointe à la Sécurité intérieure. « L’administration Trump rétablit l’intégrité de notre système migratoire afin de protéger notre territoire et sa population. »

Le statut de protection temporaire avait été initialement accordé par l’administration Biden en mars 2021, en raison de l’effondrement politique, économique et social du Venezuela. Ce programme, en place depuis 1990, vise à offrir un refuge humanitaire aux personnes fuyant des conflits armés, des catastrophes naturelles ou d’autres crises majeures. Les bénéficiaires obtiennent un statut légal et un permis de travail d’une durée de 18 mois renouvelable, mais sans ce statut, ils deviennent expulsables selon la procédure normale d’immigration.

Le cœur du litige portait sur l’extension du TPS décidée en octobre 2023, puis prolongée en janvier 2025, peu avant le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Cette extension était censée expirer en octobre 2026. Cependant, en février, la nouvelle secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, avait engagé la procédure de révocation, ce qui pourrait écourter cette échéance à cette année.

L’ordonnance de la Cour suprême suggère toutefois que certains bénéficiaires, dont les autorisations de travail sont encore valides jusqu’en octobre 2025, pourraient avoir des voies juridiques pour contester la décision. Les défenseurs des droits des migrants restent toutefois prudents quant à l’interprétation exacte du langage utilisé par la Cour.