Des jeunes de Martissant exposent à l’OEA la situation de violence criminelle entretue par des gangs armés liés au pouvoir en place, dans leur quartier

Un bandit en position de tir/image d'illustration

Port-au-Prince, mardi 29 juin 2021- Basée à Martissant, dans la3e circonscription de Port-au-Prince, l’organisation des jeunes visionnaires de Carrefour-Feuilles (OJVC) décrit une situation exceptionnellement difficile marquée par la violence criminelle des gangs armés liés au pouvoir en place, dans les quartiers de Martissant et de Fontamara.

C’est un véritable cri de désespoir que les regroupés au sein de OJVC lancent au conseil permanent de l’OEA, à travers une correspondance où ils exposent la douleur et les souffrances de toutes sortes dont ils affirment être l’objet dans la 3e circonscription depuis que des hommes armés sans foi ni loi, ont transformé leur communauté en champ de guerre.

‘’Depuis des semaines nous ne mangeons plus à notre faim, nous ne sortons pas de chez nous, nous ne dormons pas la nuit, nous ne vivons que pour espérer que les gangs de Grand-Ravine et Ti Bwa mettent une fin à leur guerre,’’ écrivent les jeunes.

Evoquant la complicité existant selon eux entre les gangs armés et le régime PHTK, ils indiquent que, ‘’l’impunité règne à tous les niveaux, pas pour nous, mais pour les proches du pouvoir, ou ceux qui ont une arme automatique.  Ils sont nombreux, car le Pouvoir accorde immunité, mais aussi, financement à ces groupes, dont l’effectif augmente chaque jour,’’ soutiennent-ils.

Les jeunes déplorent également que la mission de l’OEA qui a séjourné du 8 au 10 juin dernier en Haïti, n’ait pas pu faciliter un dialogue entre les acteurs pour trouver une solution à la crise haïtienne.

Ils dénoncent le fait que l’OEA continue de croire que Jovenel Moïse dont le mandat a pris fin depuis le 7 février dernier, dont la majorité des haitiens réclame le départ, puisse former un gouvernement qui inspire confiance, organiser des élections en Haïti.

Dans cette correspondance signée par Madeline Pierre, les jeunes rappellent que Jovenel Moïse n’a pas tenu d’élections, à dessein, en 2019 et a rejeté la responsabilité sur le parlement Haïtien, soulignant qu’il n’est toujours pas prêt techniquement pour réaliser des joutes électorales libres, crédibles et inclusives.

Ils invitent l’OEA à se mettre à l’écoute de la vraie jeunesse haïtienne, et non de groupes choisis par le gouvernement, à avoir le courage de dénoncer les pratiques anti-démocratiques de Jovenel Moïse, qui s’agrippe à la présidence.