Luis Abinader estime que, seuls, les haïtiens ne pourront pas résoudre la crise haïtienne

Luis Abinader, President Dominicain

Un extrait du discours du président dominicain a la 76e assemblée générale des Nations-Unies

New-York, 23 septembre 2021– Notre troisième et dernière recommandation d’action concerne Haïti. Depuis notre entrée en fonction, nous avons annoncé la possibilité que la situation haïtienne déborde les frontières de ce pays, devenant un facteur d’insécurité dans la région. D’où la nécessité pour cette communauté de nations de prendre d’urgence et une fois pour toute la crise haïtienne comme une très haute priorité et à suivre en permanence.

Nous avons remarqué que récemment, certains gouvernements ont pris des mesures pour faire face aux conséquences de la crise haïtienne. Pendant des années, chaque jour, notre pays a fait face, pratiquement seul, à ces conséquences. Nous sommes convaincus qu’aucune action unilatérale ne sera suffisante pour surmonter cette situation dramatique.

Il est impératif d’affirmer avec la plus grande fermeté que la communauté internationale ne doit pas, et ne peut pas, abandonner le peuple haïtien à un moment où les niveaux d’insécurité le poussent à l’autodestruction.

Et je veux le dire aujourd’hui de la manière la plus sincère et en dehors de tout langage diplomatique.

Compte tenu de la division actuelle des dirigeants haïtiens et de la présence dangereuse de bandes criminelles qui contrôlent une grande partie de leur territoire, les Haïtiens ne pourront pas à eux seuls pacifier leur pays, et encore moins garantir les conditions permettant d’établir un minimum d’ordre.

Par conséquent, la priorité la plus importante et la plus immédiate est la sécurité en Haïti.

Ce n’est qu’après avoir atteint cet objectif que des élections libres, équitables et crédibles pourront être organisées. Ensuite, avec un nouveau gouvernement comme interlocuteur légitime, il faudra préparer un plan de développement économique et social vraiment complet, avec toutes les ressources nécessaires et soutenu solidairement par la communauté internationale, car les mesures humanitaires seules ne sont plus une option.

À ce conclave solennel, je tiens à affirmer que la République dominicaine a fait et continuera de faire preuve de la solidarité et de la coopération dues au peuple haïtien, mais je réitère également qu’il n’y a pas et qu’il n’y aura jamais de solution dominicaine à la crise haïtienne.