La caravane de la mort est lancée et continue de broyer des vies humaines !

Geraud Charles, ancien depute

Pignon, 8 novembre 2020– Alors que la machine de l’insécurité continue de rouler cinq (5000) à l’heure à travers tous les recoins du pays, tout se passe comme si aucune leçon n’avait été tirée des vagues précédentes. En fait, cette machine est programmée pour tuer, répandre la terreur et de plonger l’ensemble de la société dans la peur afin de matérialiser un projet dictatorial que les haitiens sains d’esprit ne sont pas prêts à accepter.

L’assassinat de l’ex-bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, Me Monferrier Dorval et celui du jeune Normalien Grégory Saint-Hilaire semblent ne rien vouloir dire pour les autorités concernées. Le mépris et l’indifférence qui caractérisent le comportement de ces autorités face à de tels drames humains, traduisent tout simplement leur irresponsabilité et leur désengagement vis-à-vis des citoyens qu’elles représentent.

Partout bord tout le monde crie à perdre souffle, question d’alerter sur le manque de moyens accordés à notre système de sécurité, aussi sur les drames humains que cette négligence a déjà causés et risque de causer encore. Mais, encore une fois, les autorités font la sourde oreille. Les victimes ne sont pas enregistrées dans leur camp. Ce sont, surtout, les familles modestes voire démunies et des haïtiens expatriés qui en font les frais.

L’affaire du bâtonnier et du Normalien étant classée et enterrée, vient alors le tour de l’élève en terminale Evelyne Sincère, kidnappée, maltraitée, violée puis tuée et jetée sur une pile de détritus. Un assassinat qui a su faire la boucle des réseaux sociaux, et toucher toute la population haïtienne, voire certaines communautés étrangères, mais que l’on va malheureusement vite finir par oublier sans que justice soit rendue. On nous a habitué avec la formule : un dossier chasse un autre. De même, chaque fois qu’un crime est commis, on nous dit que l’enquête se poursuit. Et cela s’arrête là.

Dans ce coin de terre, la vie humaine ne vaut rien pour les dirigeants. Pour les crimes les plus révoltants et les plus abominables, ils font un tweet pour les déplorer.  Et c’est tout. Croient-ils qu’à force de déplorer, la justice sera rendue ?

Le pire, c’est que ceux qui commettent ces crimes bénéficient du soutien de ceux qui sont censés protéger la population. Les criminels sont alimentés régulièrement et en permanence en arme, en munition et en argent pour commettre leurs forfaits. Grace aux rapports privilégiés qu’ils développent avec des gens bien placés au plus haut niveau de l’Etat, leur impunité est garantie.

Sur ce bout d’ile, on nous laisse croire que la justice n’est plus dès notre depuis des lustres. Rien qu’une prise de conscience peut la réincarner ! Comment procéder alors ?

Bizarrement, il y en a encore certains qui, s’occupant de leurs affaires et crient haut et fort : “Kite peyi m mache.” Comme si les mêmes scénarios devaient se reproduire, à l’identique, sans que rien n’ait été prévenu. La réalité aujourd’hui, la réalité est que, le pays est divisé en deux camps. Il y a ceux qui sont victimes et les criminels qui commettent des crimes.

Chers concitoyens, ces actes barbares ne vont pas s’arrêter aussi longtemps que nous n’assumions pas notre responsabilité citoyenne.  Aussi longtemps que nous ayons ces types de personnes sans conscience à la tête de notre pays, on ne s’en sortira pas.

Soyons donc conscients de notre état, chassons de toute nos forces ceux et celles qui sont derrière ces actes odieux et libérons notre terre une fois pour toute. L’union fait la force!

 

Géraud Charles