14 janvier 1804 – 14 janvier 2024 : 220 ans depuis la signature du décret pris par l’Empereur Jean Jacques Dessalines concernant les Noirs aux Etats-Unis…

Jean-Garry Denis, directeur executif de l'INHOPP...

CAP-HAITIEN, dimanche 14 janvier 2024– En ce 14 janvier 2024, nous célébrons le 220e anniversaire de la Révolution haïtienne, un événement dont l’impact dépasse les frontières de la nation insulaire pour s’étendre à toute l’humanité. En 1804, Haïti symbolisait la Liberté face à l’ordre géopolitique de l’époque, marqué par l’esclavage.

Malgré sa faiblesse économique et un territoire modeste, avec une armée naissante sortie d’une lutte contre les forces françaises, Haïti s’est dressé contre toutes les puissances coloniales pratiquant l’esclavage. Elle a porté l’étendard de la liberté pour d’autres nations dans le monde.

Haïti a soutenu Francisco de Miranda et Simon Bolivar dans leur quête de libération contre la colonisation espagnole. Cependant, lors du Congrès des Nations américaines en 1826 au Panama, certains pays américains ont omis de reconnaître et de remercier Haïti, témoignant d’une ingratitude historique.

En 1822, Haïti a apporté un soutien crucial aux révolutionnaires grecs dans leur lutte contre l’Empire ottoman, malgré ses propres difficultés financières. Ces contributions ont démontré la solidarité internationale de la révolution haïtienne.

Le 14 janvier 1804, 14 janvier 2024, cela fait 220 ans depuis que Dessalines a signé un décret dont copie a été acheminé au Congrès américain. Ce décret a été conditionné par la souffrance des esclaves aux États-Unis, leur permettant de jouir du droit à la liberté.

Malheureusement, ces histoires ne sont pas largement diffusées, et le décret, signé 13 jours après la proclamation de l’indépendance à Gonaïves le 1er janvier 1804, est souvent méconnu. Ce décret stipulait que la République d’Haïti réservait 40 gourdes d’or par tête d’esclave libéré pour financer la cause.

Ce geste financier, représentant les sacrifices après 13 ans de guerre depuis la révolte de Bwa Kayiman en 1791, témoigne de la singularité et de la portée internationale de la Révolution haïtienne.

C’est dans ce contexte que les États-Unis ont imposé un embargo pendant 60 ans après 1804, entravant les efforts visant à étendre la liberté à d’autres nations encore assujetties à l’esclavage, annihilant toute tentative d’améliorer les conditions de vie du peuple haïtien.

Haïti incarne un phare moral face aux grandes puissances esclavagistes, et la lutte continue contre l’ingratitude envers la révolution de 1804, maintenant manifeste à travers la misère, la violence, l’instabilité et la résistance historique à l’oppression.

Dans ce contexte, les Haïtiens devraient demander à la communauté internationale de faire du 14 janvier une journée de solidarité en mémoire de la puissance de Dessalines en 1804.

 

Jean Garry Denis

Directeur Exécutif

Institut Haïtien d’Observation Politique Publique