Système judiciaire délabré, infrastructures judiciaires en lambeau, c’est ce que révèle une enquête de l’IMED sur l’état des tribunaux haïtiens

TRIBUNAL DE PETIT-GOAVE/Image d'illustration

Port-au-Prince, mardi 1e juin 2021- Selon l’enquête de l’Institut Mobile d’Education Démocratique (IMED), les bâtiments logeant les tribunaux haïtiens sont, pour la plupart, ‘’des maisons sales, crasseuses et délabrées qui n’évoquent en rien la noblesse de la justice, arguant qu’en acceptant de telles conditions, Haïti a rompu avec les principes de la dignité.’’

L’IMED estime que l’infrastructure judiciaire haïtiennes envoi une image négative du système.

‘’Un tel constat traduit le laxisme et l’irresponsabilité de l’Etat qui ne remplit pas son rôle de contrôleur des bâtiments publics soutient l’IMED, suggérant qu’Haïti doit adopter une architecture judiciaire adaptée à ses objectifs démocratiques dans le cadre global de l’aménagement du territoire.’’

L’organisation estime que les ressources mises à la disposition des justiciers ne sont pas suffisantes ou carrément insignifiantes. Selon L’IMED, l’amélioration de la performance et de la qualité du service judiciaire dépend de la satisfaction des attentes des praticiens du droit en matière d’environnement de travail.

‘’Le traitement réservé au service du système judiciaire, écrit l’IMED dans son rapport, prouve que l’État n’affirme pas sa légitimité en tant que régulateur ; car les tribunaux, inspirent de préférence la peur aux employés, souligne l’IMED.’’

Pour l’IMED, ‘’L’état actuel des tribunaux projette l’image d’un système judiciaire rachitique. Ils parlent à travers leur langage de salissure l’état de souillure d’un système judiciaire non adapté aux besoins de la population et des règles de la bonne gouvernance.’’

En guise de conclusion, l’IMED recommande un inventaire complet des locaux judiciaires,  la destruction des édifices délabrés qui représentent un danger pour l’environnement et pour les employés, un programme de reconstruction ou de réaménagement des tribunaux dans des endroits sécurisés afin que les audiences puissent se dérouler dans la sérénité, l’ordre et le calme, l’acquisition de matériel roulant, notamment et des fournitures de bureaux.

L’organisation recommande également l’augmentation budgétaire du Ministère de la justice et de la sécurité Publique (MJSP) afin de permettre aux tribunaux de mieux faire face aux exigences réelles institutionnelles et d’implémenter un service judiciaire de qualité.

Elle estime que l’État doit exercer une stricte surveillance et imposer un caractère plus formel de l’infrastructure judiciaire ; avoir des espaces judiciaires connus et identifiables par des panneaux et leurs statures ; faciliter l’accès aux espaces et informations inconnue sur l’horaire, la répartition de l’espace, l’adresse et prévoir des salles de consultation avec les avocats entre autres.