Haïti/Sécurité : Le Gouvernement déclare tolérance zéro pour les bandits et annonce la fin de leur règne

Vue du conseil des ministres

Yves Paul LEANDRE,

Port-au-Prince, 6 Août 2020- La peur doit changer de camp. Elle doit laisser le camp de la population pour se retrouver dans le camp des bandits, c’est ce que révèle la note du Ministre de la Communication, M. Pradel Henriquez, au terme du 56ème conseil des Ministres, hier, mercredi 5 août 2020.

Tolérance zéro pour les bandits, c’est le cri du Chef de l’Etat, Jovenel Moïse, incluant le Premier ministre Jouthe Joseph, rencontrant les Ministres, les Secrétaires d’Etat, les Secrétaires généraux de la Présidence et de la Primature, les Directeurs de Cabinet du Président de la République et du Premier Ministre, des cadres techniques et des experts, au Palais National.

La recrudescence des actes de violence dans certains quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, indigne les hauts dignitaires du pays, qui ont passé plus de six (6) heures, à discuter sur la question.

C’était donc l’occasion pour le Président de la République, à côté des autres points à l’ordre du jour, comme l’énergie, la gestion de la pandémie du coronavirus, le Budget 2020-2021, le statut des Administrateurs Civils d’Etat etc., de faire le lien entre l’électricité et la sécurité, deux problèmes majeurs qui rongent notre société et du coup, plongent la population dans le désarroi et le deuil.

Le Président affirme que les bandits sans exception, doivent savoir qu’ils n’ont aucune chance pour les jours à venir.

”Ces derniers doivent être logés soit en prison, soit au cimetière, selon la note du minstre de la culture.”

“La paix n’est pas un discours. La paix n’est pas un débat théorique, La paix doit être une réalité concrète. Et c’est la loi qu’il faut faire appliquer à tout prix”, a martelé le Chef de l’Etat, qui dit c’est fini le règne des bandits. La loi doit régner.

Pour faire face au banditisme, des instructions très claires ont été données au Premier Ministre, au Ministre de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales, au Ministre de la Justice, au Ministre de la Défense, au Secrétaire d’Etat à la Sécurité publique, et à la Police Nationale d’Haïti (la PNH), d’agir vite, dans le cadre de la loi, en vue de rétablir la sécurité générale et la sécurité routière.

Le 3 août dernier, sur les comptes officiels de l’ambassadeur des États-Unis en Haïti, la diplomate américaine, Michèle J. Sison, a confirmé, avoir eu un entretien avec la nouvelle Ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée des droits humains et de la lutte contre la pauvreté extrême, Colombe Émilie Jessy Menos, au cours duquel, l’Ambassadeur a demandé la reddition de compte dans les cas de violations de droits humains, la lutte contre l’impunité, la lutte contre la détention préventive prolongée et la protection de la liberté d’expression.

Cet entretien déroulé par visioconférence, a été l’occasion pour Mme Sison, d’exiger la lumière sur les massacres de Raboteau, la Saline et Bel-Air. Le Gouvernement a du pain sur la planche au moment où les gangs armés se regroupent, un peu partout, et commettent des exactions sur la population civile.