Haïti/Droits Humains : Marie Yolène Gilles, environ trente (30) années de militance au service de la collectivité

Marie Yolene Gilles, Directrice Executive de FJKL

Par Jacques Kolo,

Port-au-Prince, 10 décembre 2020 –(RHInews)- Marie Yolène Gilles, Directrice Exécutive de la Fondation Je Klere (FJKL), est une figure de proue dans la lutte pour la défense des droits humains en Haïti, en moins de trois décennies de vie active dans le secteur.

Plus connue sous le nom de Lèlène, cette militante aguerrie du droit de la personne humaine déclare souhaiter “consacrer le reste de sa vie à défendre les plus faibles, quel que soit le prix à payer”, dans une conversation au RHInews, dans la foulée de la célébration marquant la journée des droits de l’homme, ce 10 décembre.

Marie Yolène Gilles qui avoue ne pas trop s’inquiéter pour sa vie, a indiqué que le risque est grand pour tous les militants de droits humains qui osent défier le régime en place en dénonçant les multiples violations de droits humains dont il s’est fait le chantre.

Détentrice d’une autorisation de la Direction Administrative Pénitentiaire (DAP), elle visite toutes les prisons du pays pour constater de visu et faire un rapport sur l’état lamentable de ces institutions carcérales qui manquent de tout.

“Nous sommes friands de voir les conditions dans lesquelles les détenus sont incarcérés, de connaitre leur statut juridique et de visiter leur environnement immédiat dans lequel ils évoluent”, a lâché la militante des droits de l’homme, exigeant que les règles minima pour le traitement des détenus (règles de Nelson Mandela) soient appliquées dans leur intégralité.

Journaliste-présentatrice de 1987 à 1990 à radio Cacique et à PVS Antenne 16, Marie Yolène Gilles a fait ses premières armes de 1992 à 1998 au Bureau Haïtien d’Information dirigé à l’époque par l’ex-prisonnier politique sous le régime des Duvalier, Robert ‘’Bobby’’ Duval.

Mère de deux enfants, Marie Yolène Gilles animait une rubrique de droits humains pour le compte de cette institution pendant le coup d’Etat militaire de 1990, à travers une revue.

Elle rejoint en 1999 à titre d’Assistante responsable de programme à la Coalition Nationale des Droits Humains (NCHR) qui devient par la suite le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH).

Suite à sa démission en 2017, Marie Yolène Gilles qui entretient de très bonnes relations avec les médias et journalistes de la place, fonde avec plusieurs autres militants, la ‘’Fondation Je Klere’’ (FJKL) qui se donne entre autres missions d’accompagner et d’encadrer les haïtiens , en particulier les jeunes, dans leur quête de changement et de bien-être collectif.

Dans son bureau, Marie Yolène Gilles reçoit des policiers plaintifs en service actif qui se sentent lésés par des décisions de leurs supérieurs hiérarchiques.

Qualifiant la FJKL d’organisation de vigie citoyenne, Marie Yolène Gilles dit travailler en étroite collaboration avec l’Inspection Générale de la police en vue d’aider à solutionner des différends entre celle-ci et des policiers actifs.

De 2018 à 2020, la Fondation Je Klere a mis en circulation trente-quatre (34) rapports, quatre lettres-ouverte et plusieurs conférences traitant des droits de l’homme, de la sécurité et l’éducation.

La journée des droits de l’homme est célébrée chaque année le 10 décembre, jour anniversaire de l’adoption en 1948 par l’Assemblée Générale des Nations-Unies de la “Déclaration universelle des droits de l’homme”.

Ce document de base consacre les droits inaliénables de chaque individu en tant qu’être humain, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou autres.

Ce 10 décembre coïncide à la mise en terre du militant reconnu des droits de l’homme, Me. Gérard Gourgue décédé le 4 décembre dernier, à l’âge de 95 ans.