La FJKL s’inquiète de la tournure que prend l’enquête sur l’assassinat de l’ex-bâtonnier Monferrier Dorval

Samuel Madistin, Avocat,

Par Jacques Kolo,

Port-au-Prince, le 13 septembre 2020- (RHInews) “Les événements du samedi 12 septembre 2020 et les déclarations des autorités politiques renforcent les éléments troublants entourant l’assassinat du bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, Me. Monferrier Dorval”, a constaté la Fondasyon Je Klere (FJKL).”

Des policiers lourdement armés se réclamant du Groupe “Fantôme 509” ont semé la pagaille dans la matinée du samedi 12 septembre pour réclamer la libération de cinq des leurs placés aux arrêts par le parquet de Port-au-Prince, suite à l’assassinat de Me. Monferrier Dorval.

Dans un communiqué daté du 13 septembre 2020, la FJK a critiqué l’attitude du Premier Ministre Jouthe Joseph qui a réclamé publiquement la libération des cinq policiers de l’Unité Départementale de Maintien d’Ordre dans le meurtre de Me. Monferrier Dorval, sous prétexte qu’ils n’ont rien à voir dans ce dossier.

“C’est dans ce contexte que le chef du Gouvernement a qualifié de faute administrative celle commise par les policiers chargés de garantir la sécurité de la scène du crime, de la résidence de la victime”, a écrit Me. Samuel Madistin, faisant à nouveau remarquer que “les policiers incriminés étaient censés placés à l’entrée de la résidence du bâtonnier décédé dont les portes ont été défoncées”.

“Un seul fait constant dans le dossier de l’assassinat de Me. Monferrier Dorval est que la scène du crime a été souillée et personne n’est responsable”, fait remarquer la FJKL.”

“Depuis quand et dans quelle législation le cambriolage est considéré comme une faute administrative ? Dans quelle législation, la violence armée est-elle considérée comme la voie de recours pour contester les décisions d’une autorité de justice”, s’est questionnée la FJKL ?”

Pour Me. Samuel Madistin, il s’agit d’un ensemble de questions restées sans réponse et qui méritent d’être élucidées.

“Quel espoir pour ceux et celles qui attendent des autorités policières et judiciaires que les assassins de Me. Dorval soient identifiés, recherchés et soumis à la justice répressive”, s’est encore interrogée la FJKL, ajoutant qu’il est donc permis d’en douter qu’au moment où le peuple haïtien fait la douloureuse expérience de la prédiction de Blaise Pascal à savoir que “la justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique”.

Monferrier Dorval, 64 ans, éminent juriste, docteur en droit, professeur de droit constitutionnel dans plusieurs universités et bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, a été assassiné dans la soirée du vendredi 28 août 2020, dans sa résidence, à Pèlerin 5, à Pétion-Ville.