‘‘Trafic d’armes et de personnes en hausse en Haïti malgré les embargos de l’ONU’’, selon un rapport d’experts onusiens…

Des armes a feu de differents calibres...

PORT-AU-PRINCE, vendredi 5 avril 2024– Dans leur rapport, les experts onusiens qui enquêtent sur la criminalité en Haïti, soulignent que le 16 octobre 2023, l’ONU a été alertée sur un cas troublant de trafic de personnes.

D’après le rapport, quatre mineures, toutes des filles, auraient été contraintes de participer à des actes sexuels lors d’une célébration d’anniversaire pour un membre de gang. ‘‘Cet incident n’est malheureusement pas isolé, et il met en lumière un problème grave qui persiste dans la région : le trafic de personnes à des fins d’exploitation sexuelle.’’

Le Groupe d’experts des Nations unies a rapidement lancé une enquête approfondie sur cette affaire, ainsi que sur d’autres rapports de trafic de personnes et de trafic de migrants en Haïti. Les conclusions de cette enquête sont alarmantes et indiquent une situation préoccupante qui nécessite une action immédiate et coordonnée.

En 2023, un nombre record de personnes, soit 520 085 individus, ont traversé la zone connue sous le nom de Darien, à la frontière entre la Colombie et le Panama. Parmi eux, près de 10 % étaient des Haïtiens, ce qui soulève des inquiétudes quant aux raisons de cette migration massive et aux risques qu’elle comporte pour les personnes vulnérables, notamment les enfants et les femmes.

Le Groupe d’experts poursuit également ses enquêtes sur les réseaux de trafic de migrants dans la région. Les migrants, souvent désespérés, sont victimes de trafiquants sans scrupules qui exploitent leur vulnérabilité pour réaliser des profits. Cette situation met en danger la vie et la sécurité de milliers de personnes qui cherchent simplement une vie meilleure.

En outre, le rapport met en évidence le problème du trafic d’armes en Haïti, qui alimente la violence des gangs et compromet la sécurité nationale. Malgré l’embargo sur les armes imposé par la résolution 2699 (2023) du Conseil de sécurité, les gangs continuent de se procurer des armes et des munitions de manière illicite. Des saisies ont été effectuées dans les ports de départ aux États-Unis et dans les ports d’entrée en Haïti, mettant en lumière l’ampleur du problème et la nécessité d’une coopération internationale pour contrer ce trafic mortel.

Le rapport révèle que les armes en provenance des États-Unis continuent d’arriver en Haïti malgré les mesures de sécurité renforcées. Des saisies récentes ont été effectuées à l’aéroport international Toussaint Louverture et à Cap-Haïtien, mettant en évidence l’ingéniosité des trafiquants pour contourner les contrôles. Ces constatations soulignent l’implication des États-Unis dans le trafic d’armes vers Haïti.

De plus, le trafic en provenance de la République dominicaine est également un problème majeur. Bien que les autorités dominicaines n’aient pas enregistré de saisies d’armes en route vers ou depuis Haïti, des sources sur le terrain indiquent que les réseaux de trafic continuent de s’approvisionner en armes sur le marché illicite de la République dominicaine.

Le rapport souligne également le manque de sensibilisation des autorités haïtiennes à l’égard de l’embargo sur les armes, ce qui entrave la mise en œuvre efficace de cette mesure. Des entreprises de sécurité privées continuent d’importer des armes en violation de l’embargo, mettant en danger la sécurité nationale et la vie des citoyens. Cette situation révèle des lacunes dans la coopération régionale pour contrôler le trafic d’armes.

En réponse à cette crise, le rapport appelle à une action urgente et coordonnée de la part des autorités haïtiennes et de la communauté internationale. Il est crucial de renforcer la sensibilisation à l’embargo sur les armes et de renforcer les capacités des forces de l’ordre pour lutter contre le trafic d’armes et de personnes.

Le rapport met en évidence l’urgence de la situation en Haïti, où le trafic de personnes, le trafic de migrants et le trafic d’armes menacent la vie et la sécurité de milliers de personnes. Une action immédiate est nécessaire pour protéger les droits fondamentaux des citoyens haïtiens et pour mettre fin à ces activités criminelles dévastatrices.