Marchons pour : « Il faudrait de préférence faire la négociation politique afin de partager les « responsabilités » (pouvoir), le vrai objectif poursuivi

Gedeon Jean, CARDH/ Marchons pour la vie

PORT-AU-PRINCE, mardi 24 mai 2022– Se référant aux récentes rencontres déroulées entre le chef du gouvernement de facto Ariel Henry et des représentants du bureau de suivi de l’accord de Montana (BSA), Marchons pour la vie déclare ‘‘constater que les protagonistes veulent apparemment faire bouger les lignes.’’

Cependant, Marchons pour la vie dit ‘‘craindre fortement le retour à la rhétorique dialogue sans issue alors que les conditions socio-économiques de la population se dégradent considérablement.’’

L’organisation estime que les négociations devraient porter sur les axes essentiels tels que la sécurité, les institutions et la redistribution du pouvoir entre autres.

Selon Marchons pour la vie, la sécurité est le véritable besoin de la population, notamment les plus vulnérables qui paient le fort prix du kidnapping et de la violence des gangs. Elle estime que toutes les entités politiques, économiques, sociales et autres doivent, sans conditions aucunes, se mettre d’accord sur l’urgente nécessité de rétablir la sécurité.

« Le gouvernement et la communauté internationale doivent donner les moyens nécessaires à la police pour rétablir la sécurité », écrit Marchons pour la vie.

Marchons pour la vie estime que sur le plan institutionnel, la Cour de cassation doit être comblée afin de garder un minimum de stabilité institutionnelle. ‘‘Toutefois, les critères d’éligibilité, la transparence  et les principes d’éthique doivent être respectés, souligne l’organisation, faisant remarquer que de nombreuses organisations de magistrats se sont opposées à cette démarche.

Marchons pour la vie estime ‘‘qu’il faudrait de préférence faire la négociation politique afin de partager les « responsabilités » (pouvoir), le vrai objectif poursuivi.’’

« A partir d’une feuille de route clairement définie, souligne Marchons pour la vie, il faudrait réviser la composition du gouvernement avec des technocrates ayant des sensibilités politiques différentes afin d’équilibrer la tenue des élections et la gestion des collectivités locales confiée aux forces sociales et politiques régionales ».

L’organisation propose la création d’un fond d’appui socioéconomique pour les zones vulnérables, en proie à la faim et à la misère extrême, et mettant en place un mécanisme multisectoriel de gestion du fonds (État-Société civile-Partenaires Techniques et Financiers).

Elle propose également la formation d’un Comité d’un ou de deux représentants du pouvoir et de chaque groupe identifié, incluant les non-alignés, dans une logique d’inclusion, pour faire la négociation politique.