L’OPC appelle Ariel Henry à passer de la parole aux actes pour faire aboutir l’enquête sur l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse

Renan Hédouville, Protecteur du Citoyen

Port-au-Prince, dimanche 1e août 2021- Pour l’office de la protection du citoyen (OPC) ‘’le système judiciaire est pris en otage par des secteurs et affaibli par un organe disciplinaire (le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire) qui protège, selon lui, les juges malhonnêtes et corrompus mais persécute, à travers de fausses ONGs de droits humains, ceux qui sont honnêtes et qui veulent rester indépendants, fidèles à leur mission.’’

Dans un communiqué en date du 1e août dont RHINEWS a obtenu copie, cette institution publique dirigée par Me Renan Hédouville souligne que ‘’de 1995 à date, la population haïtienne n’a jamais suivi un grand procès criminel avec condamnation des accusés coupables à de lourdes peines qui pourrait servir d’action dissuasive pour les individus voulant commettre des actes répréhensibles au sein de la société.’’

Dans son communiqué, ‘’l’OPC demande au Premier Ministre en fonction, Dr Ariel Henry de traduire “ses beaux discours” en des actes concrets consistant à faire avancer le dossier de l’assassinat du Président Jovenel Moise conformément à la procédure pénale.’’

L’OPC recommande au Commissaire du Gouvernement de ne pas se laisser intimider par ce qu’il appelle ‘’les pressions ou les manœuvres déloyales des individus de tout acabit qui veulent à tout prix saboter l’enquête sur l’assassinat du Président Jovenel Moïse dans le but de renforcer le phénomène de l’impunité en Haïti à des fins inavouées et inavouables.

Rappelant que l’assassinat du Président Jovenel Moïse ne doit pas rester impuni, l’OPC estime que ‘’faire la lumière sur ce crime ignoble, poursuivre et sanctionner les commanditaires, les auteurs intellectuels et matériels est une obligation de l’heure, car au-delà de la disparition du Président Moise, c’est le pays qui, soutient-il, a subi un affront où des mercenaires étrangers sont rentrés sur le sol national, en toute quiétude, et ont exécuté un Chef d’État en sa résidence.’’

Selon l’OPC, ‘’aucune organisation internationale, régionale ou nationale ne peut accepter une telle atteinte à la dignité du peuple haïtien. Aucun citoyen lucide ne peut applaudir une telle gifle, souligne cet organisme public de défense des droits humains qui salue les efforts de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) et du Parquet de Port au Prince dans le traitement de ce dossier.

Rappelant une longue liste de personnes tuées dans le pays, l’OPC note que durant les deux dernières décennies, aucun procès criminel d’assassinat spectaculaire n’a eu lieu dans le pays, ajoutant que les présumés assassins identifiés ne sont jamais poursuivis par la justice. ‘’Certains, arrêtés par la police ont été libérés par des juges sans aucune forme de procès avec soupçon de corruption,’’ selon l’OPC.