Les Etats-Unis auraient une part de responsabilité dans l’assassinat de Jovenel Moïse pour n’avoir pas empêché que Dimitri Hérard le livre, selon Pierre Espérance

Dmitri Herard, ex-chef de l'USGPN

Miami, lundi 27 septembre 2021- Pierre Espérance est convaincu que les américains pourraient éviter que Dimitri Hérard ne livre pas Jovenel Moïse pour être assassine, s’ils avaient pris toutes les dispositions pour le neutraliser.

Dimitri Hérard est l’ancien chef de l’unité générale de la sécurité du Palais national (USGPN). Il est écroué depuis plus d’un mois au Pénitencier National pour implication présumé dans l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse survenu dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021.

Le directeur exécutif du réseau national de défense des droits humains (RNDDH) a précisé que les Etats-Unis, via leur ambassade en Haïti, disposent de toutes sortes d’informations compromettantes sur M. Hérard concernant son implication présumé dans le trafic illicite d’armes et de la drogue depuis 2015.

Dimitri Hérard fait l’objet d’une enquête des services américains (FBI et DEA) pour son rôle présumé dans un juteux trafic de drogue et d’armes impliquants d’autres officiels et anciens officiels haïtiens et certains éléments hommes d’affaires haïtiens.

De l’avis de M. Espérance, si les Etats-Unis avaient utilisé ces informations pour neutraliser Dimitri Hérard comme ils l’ont fait dans le passé pour d’autres, celui-ci ne serait pas parmi ceux qui ont livré Jovenel Moïse pour être assassiné.

Jean Laguel Civil, ancien chef de l’unité de la sécurité présidentielle (USP), Dimitri Hérard ex-chef de l’USGPN, Léon Charles actuelle directeur intérimaire de la police nationale sont entre autres les responsables de la chaine de sécurité auxquels l’ancien président avait fait appel lorsqu’il sentait le danger s’approcher de lui et des tirs nourris ont été entendus près de sa résidence.

Bizarrement, ces différents responsables ne sont arrivés sur les lieux qu’après l’assassinat de l’ancien président. Ils n’ont fait que constater les dégâts et le cadavre de Jovenel Moïse gisant dans son sang et sa femme, l’ex-première dame, Martine Moïse, blessée lors de l’attaque et vraisemblablement laissée pour morte, attendant d’être secourue.

Répondant aux questions de Island TV et RHINEWS, Pierre Espérance a indiqué qu’en plus de son implication présumée dans le trafic d’armes et de la drogue, Dimitri Hérard est également lié à d’autres affaires de natures criminelles.

Selon lui, l’ancien chef de sécurité de l’ex-président Moïse assurait la liaison entre les gangs armés et le Palais National. ‘‘C’est lui, a poursuivi le défenseur des droits humains qui alimentait, dans certains cas, en arme et en munition, les bandes criminelles qui imposent leurs lois dans la région métropolitaine.’’

Il a affirmé que les Etats-Unis, à travers leur ambassade en Haïti étaient toujours au courant de ces informations, pourtant, a soutenu Espérance, rien n’a été fait pour mettre Hérard hors d’état de nuire jusqu’à ce qu’il ait eu l’occasion de participer aux côtés d’autres cadres de la police à la livraison de jovenel Moïse.

Selon le rapport de la police judiciaire haïtienne, plusieurs policiers dont Jean Laguel Civil, Jude Laurent et Dimitri Hérard entre autres auraient servi d’informateurs aux assassins de Jovenel Moïse.

Pierre Espérance s’est dit troublé par le comportement des autorités américaines n’auraient pas pris les dispositions nécessaires pour éviter cette fin fatale d’un allié fidèle qui serait prêt à faire n’importe quoi juste pour satisfaire les caprices des Etats-Unis.

Jovenel Moïse, 53 ans, a été assassiné dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021 en sa résidence à Pèlerin 5.

Selon les autorités haïtiennes, l’acte a été commis par un commando composé de mercenaires colombiens et d’américains originaires d’Haïti.

Au moins quarante-sept (47) personnes dont quinze (15) policiers haïtiens ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête ouverte sur l’assassinat de Jovenel Moïse.

L’instruction de ce dossier est confiée au magistrat Garry Orélien qui a ordonné la semaine écoulée l’arrestation de trois (3) policiers haïtiens en lien avec le meurtre de l’ancien président.