Le juge Al Duniel Dimanche déterminé à mener l’enquête sur l’affaire CNE jusqu’au bout…

Symbole de justice/image d'illustration...

PORT-AU-PRINCE, mardi 30 janvier 2024 – Le juge Al Duniel Dimanche affirme sa détermination à conduire à terme l’enquête sur le scandale de corruption qui a secoué le Centre National des Équipements (CNE).

Dans le cadre de cette affaire, le magistrat instructeur a déjà inculpé et ordonné l’arrestation de plusieurs anciens hauts fonctionnaires de l’État, parmi lesquels des ex-présidents, premiers ministres, ministres, et anciens parlementaires, entre autres, pour détournement ou complicité de détournement de biens publics au CNE.

S’exprimant sur les ondes de radio Regard FM (Vouzan), le juge Dimanche défend la légalité de toutes les actions entreprises dans le cadre de l’instruction de cette affaire, rejetant ainsi les allégations de certains inculpés qui l’accusent d’agir en dehors de la loi et de poursuivre un agenda caché.

« Je n’ai ni tablier ni monnaie de change à rendre », déclare Dimanche, se présentant comme un magistrat intègre ayant un parcours exemplaire dans la magistrature. « Je mets au défi quiconque de prouver le contraire, et je démissionnerai immédiatement de mon poste », ajoute-t-il.

Concernant les ordonnances d’inculpation, de gel des comptes bancaires des personnes mises en cause et d’arrestation, Dimanche affirme que toutes ces mesures demeurent inchangées. Il déplore cependant le fait que tous les suivis nécessaires n’aient pas été effectués au niveau du Parquet et de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) pour exécuter les mandats, soulignant l’obligation de chaque maillon de la chaîne pénale d’assumer ses responsabilités.

En ce qui concerne son mandat de juge d’instruction, il précise qu’il a été nommé pour un mandat de 7 ans, et que la fonction de juge d’instruction est une attribution relevant de la prérogative constitutionnelle du président de la République pour nommer les juges d’instruction.

Il souligne également qu’il n’a pas prêté serment en tant que juge d’instruction, arguant qu’il est toujours en fonction contrairement aux allégations selon lesquelles son mandat aurait pris fin le 29 janvier 2024. Même si mon mandat de juge était arrivé à échéance, j’aurais refusé tout renouvellement émanant d’une autorité illégitime, préférant démissionner », déclare le magistrat, affirmant sa confiance dans sa capacité à instruire l’affaire CNE.

Parmi les personnalités inculpées dans cette affaire figurent Joseph Jouthe, Jocelerme Privert, Clovis Obas, Jean Marx Bellerive, Laurent Salvador Lamothe, Garry Conille, Florence Duperval Guillaume, Evans Paul, Enex Jean Charles, Joseph Michel Martelly, Emmanuel Olivier, Yves Germain, Yves Germain Joseph, Jacques Evelt Eveillard, Jean Henry Ceant, Fritz Caillot, Jean-Michel Lapin, Michelle D. Pierre Louis, Wolf Papillon, Remarais Sergot, Fortuné Marthis, Jean Claude Jean Marcelin, Berard Morel Esperance, Ossé Daniel, Francois Malherbe, Pierre Bel-Ange, Willot Joseph, Francisque DeLaCruz, Tide Jean Renel, Perilus Worms, Roosevelt Delimont, Jacques Rousseau, Wilson Laleau, Daniel Dorsainvil, Marie Carmelle Jean Marie, Christophe Daniel, Nina Pierre, Jack Guy Lafontant, Rony Célestin, Jude Célestin, et Kineton Louis.

A date, au moins l’un des inculpés, l’ancien député Cholzer Chancy, a été arrêté le lundi 22 janvier 2024 à Port-au-Prince sur ordre du juge instructeur Al Duniel Dimanche après avoir été auditionné dans le cadre d’une affaire de détournement de biens publics au Centre National des Équipements (CNE).

Chancy, âgé de 56 ans, ex-président de la chambre des députés, faisait l’objet d’un mandat émis par le juge Dimanche qui instruit ce dossier impliquant une trentaine d’ex-hauts fonctionnaires publics accusés de corruption.