Le CADDHO rend le gouvernement de facto responsable du dysfonctionnement de l’appareil judiciaire haïtien

Arnel Remy, avocat, porte-parole du CADDHO

Port-au-Prince, 9 mars 2021- C’est un cri d’alarme que lance Arnel Rémy à l’endroit du gouvernement de facto en place pour prendre des mesures en vue de faciliter la reprise ses activités judiciaires dans le pays.

Les activités sont paralysées depuis le 15 février dernier au niveau des différents tribunaux des dix-huit (18) juridictions du pays en raison d’une grève illimitée des magistrats qui protestent contre l’interférence de l’exécutif dans le judiciaire.

Le mouvement des magistrats consiste entre autres à dénoncer les atteintes à l’indépendance de la magistrature et de l’appareil judiciaire. Les magistrats sont mécontents, notamment de la révocation, de manière illégale, de trois juges Me Wendelle Coq, Yvickel Dabrésil et Joseph Mécène Jean-Louis, et de la nomination de trois autres pour les remplacer à la Cour de Cassation.

Selon le porte-parole du Collectif des Avocats pour la Défense des Droits de l’Homme (CADDHO), Me Arnel Rémy, l’exécutif est le seul responsable du dysfonctionnement de la justice haïtienne alors que des milliers de personnes croupissent en prison, en situation de détention préventive prolongée, en attente de jugement.

Affirmant avoir visité le Pénitencier National, Arnel Rémy, déclare constater que les prisonniers vivent dans des conditions infrahumaines où ils sont privés du strict de minimum, en violation des droits humains.

Il précise que de nombreuses personnes sont détenues depuis plus de cinq (5) ans pour des délits mineurs sans avoir comparu devant un juge. ‘’Ce qui est un scandale du point de vue de droit, selon lui.’’

Le Pénitencier National, plus grand centre carcéral du pays compte aujourd’hui au moins cinq (5) détenus dont 80% n’ont pas encore été jugés.