L’appareil judiciaire entre en grève pour protester contre ‘’l’enlèvement, la séquestration et les tortures’’ dont le juge Iviquel Dabrésil

Iviquel Dabresil, Juge a la Cour de Cassation

Port-au-Prince, 7 février 2021- L’association nationale des magistrats haitiens (ANAMAH) estime que le juge Iviquel Dabrésil n’a pas été arrêté. Il a tout simplement été enlevé et séquestré par ses ravisseurs qui l’ont sévèrement torturé.

Le juge Yviquel Dabrésil, l’inspectrice générale de la PNH, Marie-Louise Gauthier et Marie-Antoinette Gauthier et une vingtaine d’autres personnes ont été arrêtés tôt dans la matinée du dimanche 7 février 2021 pour ‘’tentative de coup d’Etat.’’

Dans un communiqué en date du dimanche 7 février 2021, l’Association Nationale des Magistrats Haïtiens (ANAMAH), ‘’dit avoir été informée que des hommes lourdement armés, en jacket et en uniforme s’adonneraient à des manœuvres d’harcèlement et d’intimidation à l’encontre des membres du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire ( CSPJ), des Magistrats de la Cour de Cassation notamment, Yviquel Dabrésil, Wendelle Coq et d’autres magistrats comme Jean Wilner MORIN, Durin Duret Junior et Noé Pierre Louis Massillon.’’

L’ANAMAH appelle les magistrats de tout rang, grade et qualité à se tenir prêts à défendre l’intégrité de la magistrature, son esprit de corps et son indépendance.

Elle appelle également les magistrats des dix-huit (18) juridictions de la République à un arrêt de travail à partir de la publication de son communiqué en vue de protester contre l’infamie faite à la magistrature haïtienne.

Elle exige à ce qu’elle appelle, ‘’des ravisseurs de l’honorable Juge Yviquel Dabrésil sa libération immédiate et inconditionnelle. L’ANAMAH qui conditionne la reprise des activités à la libération informe que, seuls des cas relevant de la liberté individuelle seront pris en compte pendant la durée de l’arrêt de travail.

Le réseau national des magistrats haitiens (RENAMAH) condamne également l’arrestation jugée arbitraire du juge Dabrésil et exige sa libération immédiate.

Me Ikenson Edumé, président du RENAMAH qui a affirmé avoir parlé avec Me Dabrésil, a fait savoir que ce dernier a indiqué avoir subi des sévices corporels au moment de son arrestation. J’ai reçu des coups partout et certains policiers avaient menacé de me fusiller, aurait-il confié à Me Ikenson Edumé.

Le Collectif des Avocats pour la Défense des Droits de l’Homme (CADDHO) condamne avec véhémence les arrestations faites sur un juge de la Cour de Cassation en fonction Me Yviquel Dabrésil et l ‘Inspectrice Générale Marie-Louise Gauthier survenues dans la localité de Petit-Bois.

Le CADDHO qui estime que ne régime en place ne fait aucune preuve de respect pour les textes internationaux consacrant les libertés individuelles, exige la libération sans conditions de ces personnes arrêtées et humiliées publiquement.  Selon cette organisation d’avocats, les fondements de l’État de Droit sont au bord du gouffre en Haïti.’’