La situation générale des droits humains fortement dégradée durant les six premiers mois de l’année 2021 en Haïti, selon un rapport de la POHDH

Des bandits armees deambulant dans les rues.../image d'illustration

Port-au-Prince, lundi 2 août 2021– Dans son rapport semestriel, la plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (POHDH) fait état ‘’d’un climat de terreur instauré dans le pays avec la complicité des autorités étatiques et les droits à la vie, à la sécurité, à l’intégrité physique et psychique des citoyens qui, sont constamment violés.’’

Selon la POHDH, on assiste à la banalisation de la vie et au banditisme d’État qui s’érige en mode de gouvernance publique, alors que, souligne ce regroupe d’organisations de promotion et de défense des droits humains, les conditions socio-économiques de la grande majorité de la population se sont détériorées considérablement.

‘’Les droits sociaux tels que les droits à la santé, à l’alimentation, au travail, à l’éducation, au logement sont systématiquement bafoués, d’après la POHDH, précisant qu’avec les conséquences de l’épidémie de la Covid-19 sur le secteur agricole, les conditions de sécurité alimentaire et nutritionnelle se sont dégradées.’’ L’insécurité alimentaire des ménages s’est accrue et a affecté plus de 4 millions de familles.

Sur le plan de la gouvernance, la POHDH estime que les Institutions chargées de combattre la corruption et l’impunité ont quasiment failli à leur mission et sont grandement menacées par un exécutif de facto qui gouverne par décrets depuis le 13 janvier 2020 et détient tous les pouvoirs.

La POHDH note que le pouvoir de facto n’a envoyé aucun signal clair montrant sa volonté à combattre l’expansion de la criminalité, de l’insécurité et du banditisme un peu partout dans le pays. ‘’Cette situation montre à clair l’effondrement de l’Etat qui n’a pas su s’organiser pour sécuriser son territoire et sa population,’’ écrit la POHDH.

Dans son rapport, la POHDH dit croire qu’il est absolument inacceptable que des familles vivant dans les quartiers de Martissant et Fontamara soient contraintes de fuir leurs maisons pendant plus d’un mois sans que l’Etat n’intervienne pour protéger leur vie et rétablir l’ordre. ‘’Jusqu’à date, souligne-t-elle, traverser la route de Martissant représente un risque énorme. La population est livrée aux caprices des bandits, qui tuent, violent et pillent. Les conséquences sociales, économiques et psychologiques de cette situation sont multiples et irréparables.’’

En ce qui a trait aux élections, la POHDH déclare ‘’réaffirmer que l’environnement sociopolitique et technique nécessaire à l’organisation des élections dans le pays est loin d’être garanti avec ce pouvoir illégal et illégitime, réputé de connivences avec des chefs de gangs.’’ En ce sens, la POHDH dit encourager la poursuite de la concertation inter-haïtienne en vue d’une véritable solution consensuelle pour assurer la transition.

La POHDH exige que les prisonniers politiques soient libérés sans condition aucune conformément à la Constitution haïtienne de 1987 et au Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques- PIDESC-, ratifié par l’Etat haïtien.

En guise de perspectives, la POHDH souhaite que tout soit mis en œuvre pour la réalisation des procès des assassinats et des massacres dans les quartiers populaires pour mettre un terme à l’impunité.

Elle plaide également en faveur des procès contre la corruption tels que le gaspillage des 4.2 milliards du fonds Petro Caribe et l’affaire Dermalog afin d’aboutir à un procès juste et équitable.

La POHDH exige que les décrets arbitraires et inconstitutionnels du président de facto Jovenel Moïse, qui expose le pays, dit-elle, à la dictature tout au long de son mandat Constitutionnel, soient rapportés.