La POHDH préoccupée par la situation d’insécurité et de violence qui s’installe a Petite-Rivière de L’Artibonite…

Eglise catholique de Petite-Riviere de l'Artibonite...

PETITE-RIVIERE, jeudi 10 novembre 2022– La Plateforme des Organisations Haïtienne des Droits Humains (POHDH) se dit ‘‘très inquiète face à l’aggravation de la situation de violence et d’insécurité dans le pays.’’

Selon la POHDH, ‘‘chaque jour qui passe des groupes de gangs prennent plus de territoire et continuent de commettre sans crainte toutes sortes d’actes de violence contre la population à Port-au-Prince comme dans d’autres villes.’’

« Cette situation misérable est le résultat d’une politique basée sur l’impunité, la corruption et le banditisme au plus haut niveau de l’État et qui met les institutions à genoux », déclare la POHDH dans un communiqué.

L’organisation souligne que depuis plus de 2 ans, la population du Bas-Artibonite vit dans la peur car divers gangs sèment le trouble dans la vallée de l’Artibonite.

Elle rappelle que depuis le 14 août 2022, plusieurs gangs dont la base ‘‘Gran Grif’’, de Savien et de Palmiste s’associent pour affronter la police de Petite-Rivière. Ils terrorisent et sèment la peur parmi la population, précise la POHDH.

‘‘Ces derniers jours, souligne l’organisation, la situation s’est encore aggravée, les habitants n’arrivent pas à dormir, ils vivent avec beaucoup de peur. Les gangsters armés sont venus « mettre le feu à plusieurs maisons.  Seulement à l’avenue Marie Jeanne et Rue Capois, les casseurs ont incendié 8 maisons, tué plusieurs personnes à l’intérieur de leurs maisons, pillé des magasins et forcé les habitants à quitter leurs maisons et à aller à se réfugier dans d’autres endroits qui représentent souvent une menace pour leur vie.’’

‘‘Toutes les activités sont bloquées dans la ville, les motos ne circulent plus. Certaines personnes se sont noyées en traversant la rivière pour quitter la ville de Petite-Rivière.’’

« La POHDH souligne que cette situation a diverses conséquences sur les habitants et leurs activités à Petite-Rivière l’Artibonite. Les agriculteurs ne trouvent pas d’eau pour irriguer leurs champs car le canal Dessalines et le canal Bidone sont à sec. De plus, 5 autres canaux qui permettent habituellement d’irriguer 32 000 hectares de terres dans la vallée de l’Artibonite ne peuvent fonctionner normalement en raison de la violence et de l’insécurité installées dans la vallée », déclare la POHDH.

Selon l’organisation, des milliers de familles n’ont pas accès à l’eau pour continuer à cultiver. Alors que l’agriculture est le seul espoir des paysans.

‘‘D’autre part, poursuit la POHDH, diverses familles ont dû abandonner ou perdre leur bétail, leurs terres et les petites cultures qu’elles gèrent pour leur permettre de subsister. Nous soulignons également que divers marchés publics à Petite-Rivière l’Artibonite ne sont pas ouverts en raison de la menace des gangs.

Cette situation risque de provoquer une catastrophe majeure, une crise humanitaire si les autorités n’agissent pas rapidement car la situation est grave dans cette commune, fait remarquer l’organisation des droits humains.

La POHDH dit saluer la volonté et les efforts limités de la Police de la Petite-Rivière de l’Artibonite et encourage la collaboration qui se développe entre la population et les policiers, sans oublier les différentes initiatives de vigilance que la population développe.

La POHDH demande aux autorités de la PNH de prendre des mesures immédiates pour amener des renforts aux commissariats de la commune afin qu’ils puissent s’acquitter de leur tache correctement.

La POHDH dénonce et condamne le comportement du gouvernement de facto d’Ariel Henry qui ne montre pas sa capacité à empêcher les groupes de gangs de continuer à terroriser la population dans différentes villes du pays.

La POHDH vous rappelle que l’article 19 de la constitution de 1987 stipule que : ‘‘l’Etat a l’obligation de garantir les droits et à la vie, la santé et le respect des personnes tels qu’énoncés dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. C’est une obligation pour les autorités désorganisées de rétablir l’ordre et la paix dans le département de l’Artibonite afin de permettre à la vie de reprendre’’, soutient l’organisation.