PORT-AU-PRINCE, vendredi 28 juillet 2023– La Fondasyon Je Klere (FJKL) se déclare ‘‘choquée de constater l’usage abusif de la force fait par les agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH) contre des déplacés internes de la commune de Tabarre; contraints d’abandonner leurs logis pour échapper à la terreur des gangs armés, spécialement le gang Kraze Baryè dirigé par le redoutable chef de gang Vitelhomme Innocent qui défie les forces de l’ordre impunément depuis près de deux ans.’’

Selon l’organisation, ‘‘c’est le fait pour les déplacés d’aller se réfugier par devant l’ambassade américaine qui a provoqué la réaction du gouvernement et la colère des policiers. Les déplacés internes de Martissant, du Bel Air, de Cité Soleil, de la Plaine du Cul de Sac, de Liancourt, de l’Estère et aujourd’hui de Tabarre n’ont jamais été secourus par l’État.’’

« Ils ont toujours été abandonnés à leur sort », ajoute la FJKL.

Elle relève que l’État n’a aucune politique de protection de la population face au déchainement des gangs armés qui pillent, violent, kidnappent, tuent, et torturent en toute impunité.

‘‘ Les responsables de l’État multiplient les voyages de plaisance à l’étranger et n’ont pris aucune initiative pendant plus de deux ans pour mettre fin au règne de terreur imposé par les gangs’’, déplore la FJKL.

« Cette démonstration de force de la Police observée contre des nourrissons, des enfants, des femmes enceintes, des personnes âgées et d’autres personnes sans défense aurait un sens si elle était dirigée contre les chefs de gangs dans le but de garantir la sécurité de la population », déclare la FJKL.

‘‘Selon les engagements internationaux pris par Haïti, l’État doit, en tout temps, respecter la dignité inhérente à tous les êtres humains indépendamment de leur degré de fortune; l’État a une plus grande obligation vis-à-vis des groupes vulnérables’’, fait remarquer la FJKL.

La FJKL réclame des sanctions contre les policiers fautifs de l’usage abusif de la force contre les déplacés-es internes de Tabarre et enjoint le pouvoir en place à assumer ses responsabilités vis-à-vis de la population en matière de sécurité et de sûreté publique.