La COPAH appelle ‘‘gouvernants et gouvernés’’ à être plus responsables par rapport aux catastrophes naturelles

Maisons rasees par le seisme...

Port-au-Prince, mercredi 18 août 2021- En plus d’un appel à la solidarité active avec les victimes du tremblement de terre du 14 août, la conférence des pasteurs haitiens (COPAH) estime qu’en même temps qu’on doit faire face aux urgences, il faut aussi afficher un comportement plus responsable par rapport aux catastrophes naturelles.

Dans un communiqué, la COPAH souligne ‘‘qu’aujourd’hui, la population des départements du Sud, des Nippes et de la Grand-Anse, a besoin d’eau, de la nourriture, et d’un toit pour se mettre à l’abri des intempéries, d’autant qu’on est en pleine saison cyclonique. C’est une extrême urgence, soutient l’organisation qui croit que la solidarité inter-haïtienne est indispensable dans le contexte actuel.’’

‘’Le séisme du 14 août 2021, comme celui du 12 janvier 2012, n’est pas le jugement de Dieu contre Haïti, écrit la COPAH, arguant que c’est une réalité naturelle à laquelle les Haïtiens doivent apprendre à s’adapter compte tenu de la position géographique du pays qui l’expose aux tremblements de terre.’’

Elle estime que, ce séisme doit convaincre, gouvernants et gouvernés, de la nécessité de prendre nos responsabilités et de gérer ce coin de terre en bons gérants, sachant que ‘‘chaque fois que nous attribuons nos malheurs à Dieu ou à Lucifer, nous ne faisons qu’abdiquer cette responsabilité de leadership que Dieu nous a confiée en Genèse chapitre 2 verset 28.’’

Pour la COPAH, si Haïti peine à soigner les victimes du grand sud, ce n’est pas parce le pays est maudit mais parce que les dirigeants, précise-telle, ‘’profitant du laxisme des gouvernés, n’ont rien fait depuis des décennies pour construire des infrastructures sanitaires et d’accueil qui puissent faciliter une bonne prise en charge des victimes des catastrophes naturelles.’’

Comparant la situation d’Haïti où chaque averse provoque des dégâts à celle des autres pays de la région, la COAPH estime que ce n’est pas non plus un fléau d’un dieu ou de démons en colère. ‘‘La différence réside dans le fait que les dirigeants et les peuples de ces pays (croyants ou non-croyants) assument honnêtement leur responsabilité envers leur patrie et s’efforcent de se conformer à réalité climatique de leurs zones géographiques’’, ajoute-t-elle.

L’organisation souligne qu’Haïti n’a pas besoin d’une nouvelle « prophétie » pour savoir si elle sera frappée dans un an ou dans dix ans par plus de tremblements de terre ou de cyclones. Le séisme du 14 août 2021 n’est pas le dernier, et la tempête tropicale ‘‘Grace’’ n’est pas non plus la dernière, soutient la COPAH qui croit qu’il faut se préparer à toute éventualité.