La communauté internationale appelle [les gangs] à une trêve en Haïti face à la crise humanitaire

Les Etats et organismes internationaux membres du CORE GROUP...

PORT-AU-PRINCE, mercredi 5 octobre 2022– La communauté internationale a appelé mardi à une trêve en Haïti qui permette la distribution des carburants et des biens nécessaires, face à la crise humanitaire que subit le pays après le blocus par les groupes armés du principal terminal pétrolier.

L’ambassadeur du Canada en Haïti, Sébastien Carrière, a rapporté que des représentants de onze pays d’Amérique centrale et de plusieurs organisations internationales ont conjointement appelé à une trêve dans le pays.

« Les ambassadeurs et représentants en Haïti de l’Allemagne, du Brésil, du Canada, du Chili, de l’Espagne, des États-Unis, de la France, du Japon, du Mexique, de la Suisse, de Taïwan, de l’Union européenne, des Nations Unies et de l’Organisation des États américains sont très préoccupés par le blocus du terminal de Varreux, ainsi que par son impact humanitaire, notamment dans le contexte de la résurgence du choléra », a annoncé Carrière.

« Nous appelons à une trêve humanitaire immédiate qui permette la sortie de carburant pour les besoins urgents », a ajouté le diplomate dans un message sur Twitter.

De la même manière, l’OEA et l’ambassadeur Français dans le pays, Fabrice Mauriès, se sont exprimés à travers le même réseau social.

La Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) a condamné cet été l’aggravation de la situation d’insécurité structurelle en Haïti, en particulier les conflits et les actes de violence armée qui affectent les quartiers populaires de la capitale, Port-au-Prince.

Ainsi, il a souligné que « les actions des bandes armées ont paralysé le quartier populaire, qui compte plus de 300 000 habitants, et ont empêché l’accès aux services publics et aux activités essentielles et d’urgence dans la région, en plus d’affecter le fonctionnement du port de Varreux, qui est le point d’accès aux marchandises et à l’aide humanitaire dans le pays ».

Ces derniers jours, Haïti fait face à une résurgence des cas de choléra, après avoir confirmé le décès dû au choléra de plusieurs personnes le week-end dernier dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.

Le ministère de la Santé et l’ONU ont exhorté la population à contacter un médecin s’il détecte des symptômes compatibles d’une maladie qui se manifeste notamment par une diarrhée aqueuse et qui découle principalement de contextes d’insalubrité, de consommation d’eau ou d’aliments contaminés.

En raison du blocage de la distribution du carburant par les gangs du ‘‘G-9’’, une crise d’eau se fait sentir également dans la capitale et ses environs ces derniers jours. CBC, compagnie de traitement et de mise en bouteille d’eau potable a annonce dimanche l’arrêt de ses opérations a cause de l’épuisement de sa réserve de diesel pour alimenter ses machines en énergie électrique.

L’organisation mondiale de la santé (OMS) a annonce mardi qu’une demande sera faite pour fournir à Haïti des vaccins oraux contre le choléra après la réapparition surprise de la maladie dans ce pays paralysé par les gangs et par des pénuries de carburant et d’eau potable.