La Brigade de Sécurité des Aires Protégées (BSAP), est-elle une milice?

Trou-du-Nord, 03 Juin 2020, (RHInews)- De nombreux citoyens du Nord-Est se plaignent du comportement des agents de la Brigade de Sécurité des Aires Protégés (BSAP) qui se livreraient à des activités paramilitaires au lieu de s’acquitter de leur mission.

Selon l’ancien sénateur du Nord-Est, Jean Baptiste Bien-Aimé cette structure a raté sa vocation et s’est transformée en un véritable corps paramilitaire, sorte de ‘’milice du PHTK’’ qui opère dans ce département du Nord-Est.

M. Bien-Aimé, estime que la BSAP est une milice  forte de plus de 1500 hommes à la solde du pouvoir en place dont la mission principale serait de conduire la répression contre les paysans dont la famille présidentielle et ses proches ont dépossédé de leurs terres dans les communes de Caracol, de Terrier-Rouge, de Trou du Nord (Nord-Est), de Quartier-Morin et de Limonade (Nord).

Vêtus d’uniforme militaire et lourdement armés, ces hommes qui auraient versé un frais d’inscription de trente (30) mille gourdes au moment de leur enrôlement, pavanent dans la région sous le regard impuissant des autorités judiciaires et policières qui n’ont rien fait pour les neutraliser.

Selon un religieux qui souhaite garder l’anonymat, ces hommes qui disposent de véhicules pour leurs déplacements, effectuent des arrestations sur des membres de la population. Selon lui, cette milice aurait une mission plus importante à accomplir au niveau du département du Nord-Est réputé pour avoir un gisement d’or évalué à plusieurs milliards de dollars américains.

‘’S’ils volent des terres des paysans et qu’en plus ils exécutent de prétendus projets d’infrastructures dans la région, ce n’est pas une mince affaire. S’ils le font, c’est pour mieux masquer les vrais motifs de leur présence sur le terrain, a-t-il déclaré.’’

Selon le religieux, ceux qui alimentent la violence et l’insécurité dans le Nord-Est n’avaient été aussi intéressés au département qui figure parmi les régions les plus pauvres du pays. ‘’Ce comportement doit interpeler les citoyens du Nord-Est qui, dit-il, doivent se réveiller avant qu’il ne soit trop tard.’’

En plus de la BSAP, il y aurait aussi un autre groupe armé, basé à ‘’Nan Mapou,’’ Ouanaminthe (Nord-Est), commune frontalière avec la République Dominicaine. Ses membres qui se réclament du PHTK, le parti présidentiel, sont accusés d’implication dans des actes répréhensibles contre les nordésiens.

D’autres témoignages font état de l’existence d’un autre groupe de civils armés, ‘’Lame Kosovo,’’ basée à Trou du Nord qui serait chargée d’exécuter de sales besognes pour le pouvoir en place. Ces témoignages laissent croire que ‘’Lame Kosovo’’ serait impliquée dans de nombreux crimes commis à Trou-du-Nord.

Ces groupes de civils armés auraient empêché à plusieurs reprises les nordésiens de manifester contre le président Jovenel Moise. Lors du mouvement ‘’pays lock’’ (pays bloqué) des membres de Lame Kosovo se sont permis d’entrer au commissariat de Trou-du-Nord pour maltraiter des jeunes manifestants qui y trouvaient refuges.

En raison de leurs relations privilégiées avec de hautes autorités politiques, ces  civils armés se croient intouchables et au-dessus de la loi.

Longtemps réputées paisibles et accueillantes, les communes de Trou-du-Nord et de Terrier-Rouge deviennent depuis quelques temps les plus agitées et les plus instables de tout le département à cause des bouleversements socio-politiques et les bandes de délinquants qui opèrent impunément dans la région.