Haïti/Post-séisme : Le Gouvernement à travers la Direction de Protection Civile met fin aux opérations de recherche et sauvetage dans le Grand Sud

Sauveteurs au travail dans le Grand Sud

Port-au-Prince, 6 septembre 2021- Le Gouvernement via la Direction de la Protection Civile a mis fin officiellement vendredi, à la mission de recherche et de sauvetage dans les trois départements affectés par le tremblement de terre du 14 août 2021.

Du 14 août au 3 septembre dernier, plusieurs équipes de sauvetage qui ont travaillé sur le terrain pour extraire des survivants des décombres, ont arrêté leurs opérations après avoir retiré des personnes coincées dans des montagnes du massif de la Hotte à la suite de mouvements de terrain.

Cent-cinquante -quatre (154) sauveteurs dont 27 femmes – 3 groupes de pompiers du département du Nord ; des sapeurs-pompiers de la Police nationale d’Haïti, en provenance de Jacmel (Sud-Est), des pompiers volontaires de Carrefour et de Gressier, mais aussi des brigadières et brigadiers de la Protection civile du Sud, des Nippes, ont été mobilisés durant 3 semaines pour sauver des vies dans la Péninsule Sud.

Ils ont été rejoints sur place par des groupes de sauveteurs internationaux, notamment une équipe de recherche et sauvetage en milieu urbain du comté de Fairfax (Virginie, Etats-Unis) ; des pompiers spécialisés de la Colombie ; des sapeurs-sauveteurs de France, des experts en recherche et sauvetage du Brésil ; des sauveteurs du Royaume-Uni, du Chili, de la République dominicaine et du Mexique.

Grâce à eux, mais aussi à des membres de la population, des dizaines de personnes sont sorties vivantes des décombres, dont 16 dans un bâtiment aux Cayes (Sud), ou évacuées depuis les montagnes, 24  qui étaient coincées au Pic Macaya entre autres.

Durant cette période, la Police nationale d’Haïti (PNH) a renforcé sa présence dans les trois départements fortement affectés par le séisme. Plusieurs unités sont déployées sur les routes et dans les villes.

Sur le terrain de l’urgence, les policières et policiers ont apporté leur assistance aux personnes sinistrées, accompagné les acteurs nationaux et internationaux déployés sur place et assuré la sécurisation de plusieurs opérations de distribution.

La mission recherche et sauvetage étant officiellement terminée, les opérations de déblaiement et de ramassage des débris pourront s’accélérer, espère-t-on.

Des personnes déplacées internes à la suite du tremblement de terre du 14 août se sont regroupées dans des dizaines de points de rassemblement informels. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en a identifiés une soixantaine pour une population de 25 000 déplacées.

S’appuyant sur le fort pourcentage de communautés rurales dans le Grand Sud, le Gouvernement, avec le soutien des acteurs humanitaires, a choisi d’accompagner les familles en distribuant, en priorité des tentes, des bâches et autres dispositifs d’abris temporaires dans les cours des maisons affectées, rapportent les responsables. Cette distribution combine l’implication de plusieurs partenaires, dont l’OIM.

Le Gouvernement se propose, coûte que coûte, d’éviter que la réponse d’urgence au tremblement de terre n’engendre de nouveaux risques, ni n’aggrave la précarité des populations touchées sur la durée.

En ce sens, la direction générale de la Protection civile continue de préconiser l’aménagement des abris temporaires dans les lieux de vies des personnes ayant perdu ou dont les maisons ne sont plus habitables dans les conditions actuelles, selon un document de cette agence gouvernementale.

L’assistance à la population doit se poursuivre en se renforçant davantage dans les zones d’accès difficile. Les acteurs humanitaires doivent tenir compte des évaluations disponibles, mais aussi des évaluations approfondies que les secteurs sont en train de mener, pour répondre aux besoins spécifiques identifiés, souligne le document.

‘‘La priorité, surtout dans le contexte de la saison cyclonique, selon la Protection civile, demeure la distribution des produits non alimentaires susceptibles de permettre aux familles de s’installer, même temporairement, dans des conditions d’hygiène respectables et à l’abri des intempéries.’’

Au niveau des infrastructures routières, La route nationale #7, entre Jérémie et les Cayes, a été débloquée à deux reprises et à plusieurs endroits, après les impacts successifs du séisme et du cyclone Grace.  L’APN a confirmé que des travaux de réhabilitation sont en cours au port de Saint-Louis du Sud et que l’ouvrage sera de nouveau opérationnel d’ici un mois.

Sur le plan agricole, le ministère de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural prévoit d’organiser une mission d’évaluation au début de la semaine prochaine pour analyser les impacts.

Dans l’éducation, le secteur a déjà lancé les évaluations approfondies du parc scolaire dans la région touchée en mobilisant des enquêteurs, y compris des ingénieurs du ministère de l’Éducation et de la Formation professionnelle (MENFP), toujours selon le document.

La rentrée des classes est désormais fixée au 4 octobre dans les départements de la Grand-Anse, des Nippes et du Sud. Le MENFP prévoit d’accompagner, avec l’appui du Gouvernement et des partenaires internationaux, les enseignantes, enseignants et les parents les plus nécessiteux dont les enfants ont dans certains cas tout perdu dans le tremblement de terre.

La Fondation Digicel a déjà promis d’investir un million de dollars américains dans la reconstruction de plusieurs infrastructures scolaires dans les départements frappé par le séisme du 14 août 2021.

Selon un bilan partiel fourni par le ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), 1 064 établissements scolaires ont été évalués sur 2800 existants dans les trois départements affectés.

Le bilan officiel du séisme du 14 août dans le Grand Sud est chiffré à 2246 morts dont 1852 dans le département du Sud, 329 personnes portées disparues, 12,763 blessés , 83,770 maisons endommagées et 53, 815 détruites selon le dernier rapport de la Protection Civile.