Haïti/Justice : Un juge d’instruction ordonne l’arrestation des anciens présidents Privert et Martelly et huit ex-premiers ministres pour corruption…

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PORT-AU-PRINCE, le samedi 6 janvier 2024– Le juge d’instruction All Dunel Dimanche a émis une ordonnance judiciaire d’importance, visant plusieurs personnalités publiques haïtiennes. Selon le document officiel émis par la chambre d’instruction criminelle, les domiciles des individus concernés, dont les noms sont énumérés ci-dessous, ont été clairement identifiés au cours de leurs auditions respectives.

Selon l’ordonnance, les personnes visées par cette ordonnance demeurent disponibles jusqu’à la clôture de l’instruction en cours. Le juge instructeur, faisant usage de ses pouvoirs d’enquête, a ordonné que les individus mentionnés soient recherchés avec le projecteur le plus puissant, et qu’ils soient amenés en chambre d’instruction criminelle conformément à la loi.

Les individus concernés, à savoir : Joseph Jouthe, Jocelerme Privert, Clovis Obas, Jean Marx Bellerive, Laurent Salvador Lamothe, Garry Conille, Florence Duperval Guillaume, Evans Paul, Enex Jean Charles, Joseph Michel Martelly, Emmanuel D’ores, Yves Germain, Jacques Evelt Eveillard, Jean Henry Ceant, Fritz Caillot, Jean-Michel Lapin, Michelle D. Pierre Louis Wolf Papillon, Remarais Sergot, Fortuné Marthis, Jean Claude Jean Marcelin, Herard Morel Esperance, Ossé Daniel, Francois Malherbe, Pierre Bel-Ange, Willot Joseph, Francisque De La Cruz, Tide Jean Renel, Perilus Worms, Roosevelt Belimont, Gerald Jean Baptiste, Jacques Rousseau et Roland Pierre, font tous l’objet de mandats d’amener.

Ces mandats sont émis pour des accusations de corruption, complicité de corruption, trafic d’influence, détournement des biens publics, et usurpation de fonction. « Les charges sont liées à des faits de violation flagrante de la constitution haïtienne, conformément à la loi sur la corruption publiée en mai 2014, ainsi qu’aux articles 19, 44, 130 et 217 du Code Pénal haïtien », précise l’ordonnance du magistrat Dimanche.

Pour exécuter ces mandats d’amener, le juge d’instruction a formellement ordonné au Directeur Central de la Police dans le Judiciaire (DCPJ), aux responsables de commissariats, aux commandants de la force publique, et à la population en général d’agir immédiatement. Les huissiers Romuald Grand Pierre et Wilson Charles, tous deux affectés au greffe de ce Tribunal, sont chargés de la signification de cette ordonnance.

En réaction, le militant des droits humains, Pierre Espérance dénonce le caractère arbitraire de la démarche du magistrat instructeur Al Duniel Dimanche et exhorte les policiers a ne pas exécuter cet ordre manifestement illégal.

Le directeur exécutif du réseau national de défense des droits humains (RNDDH) estime scandaleux que le juge décidé d’inculper des anciens présidents ou premiers ministres parce qu’un directeur général sous leur administration serait impliqué dans des actes de corruption.

Selon Espérance, le magistrat se serait donné des pouvoirs sans limite, en dehors de la loi, ce qui constitue une dérive inacceptable.

Il se dit scandalisé également devant le l’inaction du doyen du tribunal de première instance (TPI) de Port-au-Prince qui n’a toujours pas convoqué l’assemblée des juges pour trancher cette question.

Pierre Espérance estime que le décanat du devrait déjà redistribuer ce dossier à un nouveau juge afin d’éviter de continuer à vilipender la justice.

Relevant des irrégularités dans l’ordonnance du magistrat dimanche, qui comporte de deux dates différentes janvier 2024 et novembre 2024, Espérance dit craindre que ce denier ne soit en train d’utiliser ce dossier à des fins politiques et économiques.