Guerre Israël/Gaza : le Conseil de sécurité rejette un projet de résolution en raison du veto des Etats-Unis…

Les membres du Conseil de Securite de l'ONU en reunion...

NEW-UORK, mercredi 18 octobre 2023- Le Conseil de sécurité a rejeté mercredi un projet de résolution qui prévoyait, entre autres, l’établissement d’un couloir humanitaire vers la bande de Gaza. Les États-Unis, membre permanent, ont exercé leur droit de veto. La Russie et le Royaume-Uni se sont abstenus.

Proposé par le Brésil, le texte, tout en condamnant sans équivoque les « attaques terroristes odieuses » perpétrées par le Hamas en Israël à partir du 7 octobre 2023, encourageait la mise en place de couloirs humanitaires et d’autres initiatives pour l’acheminement de l’aide humanitaire aux civils palestiniens.

Il demandait également d’annuler l’ordre donné aux civils et au personnel de l’ONU d’évacuer le nord de l’enclave, ainsi qu’à fournir électricité, eau, carburant, nourriture et fournitures médicales en quantité suffisante à la population de Gaza. 

Les États-Unis ont justifié leur veto par le fait que le texte ne faisait nulle part mention du droit d’Israël à la légitime défense. « Israël a le droit inhérent de se défendre, comme le prévoit l’article 51 de la Charte des Nations Unies », a souligné l’Ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies, Linda Thomas-Greenfield. Elle a aussi noté que ce droit avait été réaffirmé par le Conseil dans des résolutions antérieures concernant des attaques terroristes, et que « cette résolution aurait dû faire de même ». 

Bien que les États-Unis n’aient pas pu soutenir la résolution, ils continueront à travailler en étroite collaboration avec tous les membres du Conseil sur la crise, « tout comme nous continuerons à réaffirmer la nécessité de protéger les civils, y compris les membres des médias, les travailleurs humanitaires et les fonctionnaires de l’ONU », a aussi souligné l’ambassadrice.

Linda Thomas-Greenfield a indiqué que les États-Unis étaient également engagés dans une diplomatie sur le terrain, avec la visite du Président Joseph Biden ainsi que d’autres hauts fonctionnaires. « Oui, les résolutions sont importantes, et oui, ce Conseil doit s’exprimer. Mais les actions que nous entreprenons doivent être éclairées par les faits sur le terrain et soutenir la diplomatie directe qui peut sauver des vies », a-t-elle déclaré. 

Le Royaume-Uni, l’un de deux pays s’étant abstenu, a aussi estimé que le texte aurait dû insister sur le droit à se défendre d’Israël. Son ambassadrice, Barbara Woodward, a en outre regretté qu’il fasse fi de l’utilisation d’otages comme boucliers humains par le Hamas.  

La Russie est l’autre membre du Conseil à s’être abstenu. Son ambassadeur à l’ONU, Vassily Nebenzia, a notamment reproché au texte de ne pas appeler à un cessez-le-feu, mais plutôt à une trêve humanitaire, ne permettant pas de « mettre fin au bain de sang ».

Lundi, la Russie avait présenté un projet de résolution demandant un cessez-le-feu, là aussi rejeté par le Conseil de sécurité. 

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé, ce mercredi 18 octobre, à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » dans le conflit Israël-Gaza. Il a aussi condamné la frappe sur un hôpital de Gaza dans la nuit de mardi à mercredi ayant tué des centaines de personnes.

Le chef de l’ONU a appelé à ce cessez-le-feu afin de disposer du temps et de l’espace nécessaires pour apaiser les « terribles souffrances humaines auxquelles nous assistons ». « Trop de vies – et le sort de toute la région – sont en jeu. Puisse l’esprit de cette réunion aider ceux qui en ont besoin à trouver la paix », a-t-il insisté.

Le Hamas a mené une attaque surprise contre Israël le 7 octobre, qui a fait plus de 1300 morts côté israélien. Depuis onze jours, l’armée israélienne mène des raids aériens de représailles sur Gaza et se prépare à une offensive terrestre.