Frantz Elbé, un prédateur des droits humains à la tête de la police nationale d’Haïti, selon le RNDDH

Frantz Elbé, Directeur General intérimaire de la PNH

Port-au-Prince, lundi 25 octobre 2021- Le réseau national de défense des droits humains (RNDDH) dit détenir dans ses archives au moins deux (2) dossiers documentés qui prouvent que le nom de l’Inspecteur général Frantz Elbé fraichement nommé directeur général intérimaire de la PNH, est cité dans des actes de violation des droits humains.

Le RNDDH rappelle que, le 29 janvier 2004, Stanley Rodney, père de deux (2) enfants, a été froidement exécuté par balle alors qu’il participait à Grand-Goâve, à une manifestation anti-gouvernementale.’’ Il était un jeune militant qui dénonçait à l’époque, poursuit l’organisation, les violations de droits humains enregistrés dans le pays et exigeait le départ de l’ancien président Jean Bertrand Aristide.’’

Selon le RNDDH, Frantz Elbé qui était commissaire de police et responsable du commissariat de Grand-Goâve avait pour mission de mâter toute manifestation anti-gouvernementale. ‘‘Et pour ce faire, il n’a jamais hésité à utiliser des balles réelles à l’encontre des manifestants,’’ soutient l’organisation qui souligne qu’une autre victime connue sous le sobriquet de « Ti Nonm » avait été enregistrée. Elle avait reçu un projectile à la main.

L’organisation de défense des droits humains souligne également que le 21 février 2004, Frantz Elbé, Emmanuel Mompremier lui-même commissaire de police à la tête du commissariat de Delmas 33, accompagnés de plusieurs bandits armés dont Jean Anthony René, alias ‘‘Grenn Sonnen,’’ se sont rendus dans une maison située à Delmas 41 où s’étaient réfugiés trois (3) jeunes militants en provenance de Grand-Goâve.

‘‘ tentaient d’échapper aux persécutions politiques dont ils étaient alors l’objet. Il s’agit de Pierre Jabin Bellerice, Jean Bed Bellerice et de Luxon Obin. Ce jour-là, précise le RNDDH, ils ont été emmenés au commissariat de Delmas 33. Ils n’ont plus jamais été revus depuis, en dépit des recherches opérées par leurs proches. Ils ont été sommairement exécutés et leur cadavre n’a jamais été retrouvé,’’ selon un document du RNDDH dont RHINEWS a obtenu copie.

Le document fait état des véhicules utilisés à l’époque par Frantz Elbé ; une Rocky grise métallisée à rayures, une Rocky bleue et un Pickup blanc double cabine sans plaque d’immatriculation, portant l’inscription POLICE, ont été identifiés sur les lieux.

Il est aussi reproché à Frantz Elbé, selon l’organisation des droits humains, de s’être acoquiné avec un bandit notoire à la Croix-des-Bouquets connu sous le sobriquet de Ti Elie alors qu’il était à la tête du commissariat de cette ville.

Le RNDDH estime qu’il est regrettable qu’aucune de ces dénonciations n’ait donné lieu à une enquête de l’inspection générale de la PNH. ‘‘Ainsi, Frantz Elbé a tant et si bien bénéficié de l’impunité qui s’érige en système dans le pays, qu’il est devenu le directeur général a.i de la PNH,’’ déplore l’organisation.

Cependant, le RNDDH dit souhaiter malgré tout que Frantz Elbé n’a pas bénéficié d’une nomination politique dans la mesure où depuis quelque temps, des secteurs politiques revendiquent les révocations enregistrées au niveau de l’appareil étatique.

Le RNDDH estime également que le départ du dernier directeur général a.i de la PNH, Léon Charles ne constitue pas une perte pour l’institution policière dans la mesure où il laisse une police totalement démobilisée, livrée à elle-même, dépourvue de moyens adéquats et suffisants pouvant permettre aux policiers de se colleter aux bandits armés.

‘‘Il laisse aussi des policiers persécutés pour avoir effectué leur travail, obligés de se mettre à couvert et même de quitter le pays,’’ précise le RNDDH qui, cependant, dit regretter que pour remplacer Léon Charles, le choix s’est porté sur un prédateur des droits humains, à savoir Frantz Elbé.

Selon le RNDDH, compte tenu de la situation actuelle de l’institution policière et de l’insécurité en général, le pays ne peut aucunement gagner à avoir à la tête de la PNH, un homme avec des ramifications politiques, risquant d’entraver ses faits et gestes et de le rendre redevable non pas à la population mais à un groupe de personnes.