Des policiers syndiqués exigent des sanctions contre ceux qui avaient planifié l’opération ratée du 12 mars 2021…

Garry Jean-Baptiste, porte-parole du SPNH-17 et Lionel Lazard, coordonnateur du SYNAPOHA...

PORT-AU-PRINCE, lundi 13 mars 2023- Garry Jean-Baptiste, porte-parole du syndicat de la police nationale d’Haïti (SPNH-17) se dit offusqué que deux ans après l’opération policière ratée a Village de Dieu, rien n’a été fait au niveau de l’inspection générale de la police nationale d’Haïti (IGPNH) pour faire le jour sur les causes de l’échec de ladite opération.

Au moins six (6) policiers ont été tués lors de cette opération qui visait a démanteler le gang ‘‘5 Seconde’’ dirigé par Izo et Manno. Il s’agit des policiers Stanley Eugène, Ariel Poulard, Georges Renoit, Georges Vivender Alexis, Wislet Désilus et Lucdor Pierre (officiellement porté disparu), dont les parents seraient toujours sans nouvelle.

Selon Jean-Baptiste, l’opération a été mal préparée, c’est pourquoi elle a échoué.

Il s’est dit choqué de constater que deux ans après ce drame aucun rapport d’enquête n’a été rendu public pour élucider cette affaire et établir la responsabilité de ceux qui, au niveau du haut commandement de la PNH, ont participé a la planification de cette opération ayant occasionné des victimes dans les rangs de la police.

« Il faut des sanctions contre les gros bonnets de la police qui envoyé des agents a la boucherie. Ils doivent assumer leurs responsabilités dans ce qui s’est passé le 12 mars 2021. Il ne doit pas y avoir deux poids, deux mesures lorsqu’il faut sanctionner les policiers fautifs, soulignant que, si la faute était imputable aux agents de police, l’affaire serait vite réglée », déclare Jean-Baptiste.

Il dénonce la loi du silence qui s’applique au plus haut niveau de la PNH où les hauts gradés se solidarisent et se protègent entre eux alors qu’ils sont toujours prêts a sanctionner les agents même pour des fautes mineurs.

Selon lui, ‘‘en matière de délit, tous les policiers, peu importe leur grade, sont logés légalement a la même enseigne. Tous doivent subir les rigueurs de la loi lorsqu’ils violent les normes établies.’’

Jean-Baptiste dénonce également la politisation de l’institution policière.

Il digère mal la présence d’autorités politiques dépourvues de toutes compétences techniques en matière de sécurité a la tête du conseil supérieur de la police nationale (CSPN).

‘‘Aussi longtemps que la police sera politisée, elle pourra être jamais efficace dans l’accomplissement de sa mission’’, soutient-il.

Pour sa part, Lionel Lazard, coordonnateur du syndicat de la police nationale d’Haïti (SYNAPOHA), juge inacceptable que deux ans après le drame de Village Dieu, lumière n’a toujours été faite sur les causes de cet échec de l’opération policière.

Il dit déplorer également que rien n’ait été fait pour récupérer les corps des policiers victimes alors que les autorités avaient négocié la restitution d’un véhicule blindé de la police.

Il souligne que deux ans après, l’IGPNH n’a toujours pas identifié les hauts gradés de l’institution ayant participé dans la planification et l’échec de cette opération policière.

Lazard dit constater qu’aucune sanction n’a été prise contre aucun de ces responsables. ‘‘Au contraire, précise-t-il, certains ont été promus et récompensés.’’

Il souligne que deux ans après, rien n’a changé dans les conditions de travail et de vie des policiers qui sont devenus la cible privilégié des bandits armés qui s’en prennent à eux impunément.

Le policier syndiqué rappelle que trois policiers ont été tués le 20 janvier dernier lors d’une opération a Métivier et sis autres à Liancourt (Artibonite) dans les mêmes circonstances. Les corps de ces victimes se trouvent toujours aux mains des bandits et rien n‘a été fait pour les récupérer.

 Garry Jean-Baptiste et Lionel Lazard sont intervenus lundi sur radio Caraïbes…