Bel-Air, quartier fantôme après les raids meurtriers du G-9 en famille et alliées

Vue du Bel-Air/photo Evens Legrand

Bel-Air, 4 septembre 2020– Après deux attaques meurtrières consécutives du G-9 lundi et mercredi soir au Bel-Air, il est encore difficile d’établir un bilan exhaustif et définitif des victimes en termes de perte en vie humaine et des blessés par balles.

Les premières informations non encore vérifiées par des sources indépendantes, font état de plusieurs morts et de nombreux blessés.

Quant aux dégâts matériels, ils sont considérables. Après leur raid sur Bel-Air, les hommes du G-9 qu’une victime qualifie de ‘’fauves ensauvagés,’’ c’est un spectacle de désolation qu’ils laissent dernière eux.

Des maisons, des motocyclettes, des voitures et de la marchandise ont été incendiées. Les murs des maisons dégageant encore de l’odeur de fumée en attendant de s’effondrer et les carcasses de véhicules incendiés, témoignent du degré de violence dont les habitants des rues Mayard, Candio, Barthelemy sont victimes.

Selon certains témoignages d’habitants de la zone, les hommes du G-9 ne se contentent pas de tuer, violer et d’incendier ; ils pillent aussi.

Vidéo courtoise VOA :

Situé en plein cœur de la capitale, a moins de d’un kilomètre du palais présidentiel, depuis les dernières attaques du G-9, Bel-Air, ce quartier généralement bondé de personnes, donne de plus en plus l’allure d’une ville fantôme. Le quartier se vide littéralement de ses habitants.

En quête de sécurité, les habitants continuent de fuir massivement la zone pour se réfugier ailleurs. Ils se sont dirigés, pour la plupart, vers le Champ-de-Mars. Parmi eux, des écoliers, des étudiants, des enfants en bas âge, des femmes et des vieillards.

Ceux qui osent rester, vivent toujours dans la peur d’une nouvelle attaque de la bande à Jimmy Cherizier alias barbecue, devenu tristement célèbre depuis trois ans.

Plongé dans le black-out total, dès 6 heures du soir, tous les habitants se barricadent chez eux. Rare sont ceux qui osent circuler dans les rues désertes et jonchées de fatras.

Maxime Eralien, 27 ans, jeune au chômage, se dit exaspéré d’assister impuissant aux forfaits commis par les chefs de gangs qui vent prendre le contrôle de l’ensemble des quartiers populaires du pays.

Vue du Bel-Air/photo Evens Legrand

Joint au téléphone par RHINEWS, M. Eralien rend les représentants de la communauté internationale en Haïti responsables de cette situation qui prévaut dans le pays.

‘’Ils sont responsables de nos malheurs parce que ce sont eux qui nous ont imposés des dirigeants incapables, corrompus et criminels pour défendre leurs seuls intérêts au détriment du pays, déclarent-ils.’’

‘’Comment peut-on tolérer qu’un pouvoir s’associe avec des criminels pour massacrer son peuple, s’interroge-t-il ?’’

Selon lui, les haïtiens ne doivent compter sur le soutien d’aucune communauté internationale pour les sortir de ce merdier. ‘’Il nous faut compter sur nous-mêmes, conjuguer nos efforts pour freiner l’action des bandits de grand chemin et ceux en cravates blanches, déclare Maxime Eralien.’’

Quant à Renaud Exalus, il dénonce la passivité, voire la complicité des autorités dans la tragédie des habitants des quartiers populaires. ‘’Les bandits qui nous attaquent travaillent pour eux, c’est pourquoi ils ne disent ni ne font rien pour arrêter la terreur des gangs, selon lui.’’

‘’Ils font tout cela pour nous forcer à nous soumettre aux caprices des assassins, nous n’obéiront jamais a ces malfrats dont le règne touche à sa fin bientôt, souligne M, Exalus, 57 ans qui se montre particulièrement remonté contre les dirigeants.’’

Selon lui, la violence aveugle qui déferle sur les quartiers populaires est un acte planifié qui participe de la volonté du gouvernement pour anéantir les couches défavorisées.