WASHINGTON, jeudi 12 juin 2025 (RHINEWS) — Réunis le 11 juin 2025 au siège de l’Organisation des États américains (OEA) à Washington, les dirigeants de quatre grandes institutions interaméricaines ont convenu d’unir leurs forces face aux défis pressants qui menacent la stabilité du continent. Le Secrétaire général de l’OEA Albert Ramdin, le président de la Banque interaméricaine de développement (BID) Ilan Goldfajn, le directeur de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) Jarbas Barbosa, et le directeur général de l’Institut interaméricain de coopération pour l’agriculture (IICA) Manuel Otero — ce dernier intervenant en ligne — ont entamé une coordination renforcée en vue d’un agenda commun, centré sur la sécurité, la résilience économique et la prospérité partagée.
« Nos institutions doivent agir ensemble. C’est maintenant qu’il faut élaborer une feuille de route pour la paix et la prospérité de notre hémisphère », a déclaré Albert Ramdin en appelant à des solutions intégrées face aux crises simultanées que traversent les pays de la région. Il a souligné que la situation en Haïti exigeait une approche holistique comprenant « la sécurité, l’aide humanitaire, le consensus politique, la réforme constitutionnelle, un référendum et des élections nationales ».
Les discussions ont également mis l’accent sur la préparation du 10e Sommet des Amériques, prévu en décembre 2025 à Punta Cana, en République dominicaine. Ce sommet, placé sous le thème « Construire un hémisphère sûr et durable avec une prospérité partagée », doit permettre de formaliser cette synergie institutionnelle. Les participants y voient une opportunité stratégique de mobiliser les efforts autour de priorités convergentes telles que la sécurité publique, sanitaire, alimentaire, énergétique et économique.
Concernant Haïti, le président de la BID Ilan Goldfajn a proposé d’ajouter la notion de résilience économique à l’agenda commun, proposition adoptée à l’unanimité. Le directeur de l’OPS, Jarbas Barbosa, a souligné de son côté que son organisation maintient à ce jour « le seul hôpital fonctionnel de Port-au-Prince », malgré les immenses difficultés logistiques. « Un soutien accru est urgemment nécessaire pour fournir des soins de santé à la population haïtienne et faire face aux épidémies comme le choléra », a-t-il insisté.
Quant à Manuel Otero de l’IICA, il a attiré l’attention sur la détresse des zones rurales haïtiennes, dont la capacité de production agricole est gravement compromise. « La relance de l’agriculture haïtienne est une condition essentielle à la stabilité et à l’autosuffisance du pays », a-t-il plaidé.
Les dirigeants ont souligné que la coopération avec les Nations Unies restait essentielle pour répondre à la crise sécuritaire et humanitaire en Haïti. Ils ont également insisté sur la nécessité d’impliquer les banques de développement, le secteur privé et la diaspora haïtienne dans les réponses stratégiques à mettre en œuvre. « En réunissant nos expertises techniques, nos financements et notre influence politique, nous pouvons offrir des solutions plus globales aux défis qui frappent notre hémisphère », a affirmé Albert Ramdin.
La migration a également occupé une place centrale dans les échanges. Les participants ont appelé à une prise en charge des causes profondes des mouvements migratoires, telles que l’absence de perspectives économiques et la dégradation environnementale. Ils ont également insisté sur l’importance de créer des mécanismes de réintégration pour les migrants de retour, afin de garantir leur stabilité et leur insertion durable.
À l’issue de la rencontre, les dirigeants se sont engagés à formaliser dans les prochaines semaines un document d’orientation pour institutionnaliser leur coopération à moyen et long terme. Cette coordination devrait permettre de maximiser l’impact des actions menées sur le terrain, en mutualisant les ressources, les expertises et les réseaux d’influence des quatre institutions.