Les États-Unis appliquent une interdiction d’entrée sur leur territoire contre douze pays, dont Haïti, suscitant vives réactions et inquiétudes humanitaires…

Donald Trump, Ex-president des Etats-Unis...

WASHINGTON, lundi 9 juin 2025 ( RHINEWS )-L’administration Trump a officiellement mis en vigueur, ce lundi à minuit, une nouvelle mesure d’interdiction d’entrée sur le territoire américain visant les ressortissants de douze pays, dont Haïti, en invoquant des risques sécuritaires et des défaillances dans la coopération en matière de contrôle migratoire. La décision, annoncée depuis plusieurs semaines, s’est traduite par une suspension immédiate de la délivrance de visas de type immigrant et non-immigrant pour les citoyens de ces pays.

Les nations concernées par cette interdiction totale incluent l’Afghanistan, la Birmanie (Myanmar), le Tchad, la République du Congo, la Guinée équatoriale, l’Érythrée, Haïti, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen. Par ailleurs, une restriction partielle est imposée à sept autres pays, dont Cuba, le Venezuela et le Togo, principalement sur les visas temporaires tels que les B1/B2, F, M et J.

Selon des responsables de la Maison-Blanche, cette politique repose sur une « évaluation technique rigoureuse » des capacités des États concernés à partager les informations d’identification et à prévenir les menaces potentielles. L’administration évoque un taux élevé de dépassement de visa, des lacunes dans la transmission des casiers judiciaires, et des « risques accrus d’infiltration terroriste » comme principaux fondements de cette décision. L’attentat de Boulder, survenu le mois dernier, aurait précipité la mise en œuvre du décret.

Des exceptions sont toutefois prévues : les détenteurs de green cards, les binationaux utilisant un passeport d’un pays non visé, ainsi que certains visas diplomatiques ou humanitaires peuvent bénéficier de dérogations. Les enfants mineurs en processus d’adoption ou nécessitant des soins médicaux urgents sont également partiellement exemptés.

Sur le terrain, les aéroports américains ont rapporté une transition « calme et sans incident majeur », selon les services frontaliers. À Los Angeles et à New York, des manifestations de protestation ont néanmoins rassemblé plusieurs centaines de personnes dénonçant une politique jugée xénophobe et raciste. Le souvenir du premier travel-ban de 2017 plane toujours sur la mise en œuvre de cette nouvelle mouture.

En Haïti, le ministère des Affaires étrangères a fait part de sa « grande préoccupation » face à ce qu’il considère comme une mesure injuste et stigmatisante. Les autorités haïtiennes demandent une clarification des critères ayant conduit à l’inclusion du pays sur cette liste noire. Plusieurs organisations de la société civile, tant en Haïti que dans la diaspora, évoquent un risque humanitaire majeur, notamment pour les familles séparées et les patients nécessitant des soins spécialisés aux États-Unis.

Des ONG comme Oxfam America et Human Rights Watch ont condamné la mesure, qualifiant l’approche américaine de « sélective, discriminatoire et dangereuse ». Dans les principales communautés haïtiennes de Floride et du Massachusetts, la confusion et l’angoisse dominent, alors que des milliers de familles attendent des rendez-vous consulaires ou vivent dans l’incertitude d’un regroupement familial.

L’administration Trump assure pour sa part que cette mesure n’est « ni arbitraire ni raciale », mais vise à renforcer la sécurité nationale et à contraindre les gouvernements étrangers à mieux coopérer en matière d’identification et de partage d’informations. Les effets à long terme sur les relations diplomatiques et sur les flux migratoires restent à observer.