Haïti : Clarens Renois appelle à un « Pacte de renaissance collective » face aux abus subis par les migrants en République dominicaine…

Clarens Renois, dirigeant du parti UNIR...

PORT-AU-PRINCE, 16 mai 2025 (RHINEWS)– Dans une déclaration intitulée Haïti : histoire et réalité, l’ancien candidat à la présidence et journaliste Clarens Renois a lancé un appel solennel à l’unité nationale et à une refondation éthique et politique d’Haïti, dénonçant avec vigueur les exactions perpétrées contre les migrants haïtiens en République dominicaine.

« Mon cœur de patriote saigne à voir coulé notre sang dans les rues de la terre dominicaine », écrit Clarens Renois, évoquant les violences filmées et partagées sur les réseaux sociaux, où l’on voit des Haïtiens « pourchassés en pleine rue, tabassés, parfois exécutés », dans une indifférence quasi totale des autorités internationales et régionales.

Selon le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (GAAR), près d’un demi-million de Haïtiens vivent en territoire dominicain, souvent dans des conditions extrêmes. Renois cite plusieurs cas tragiques, dont celui de Loudya Jean Pierre, 32 ans, décédée après un accouchement à domicile, son bébé et son compagnon ayant été aussitôt expulsés, « le cadavre séquestré ». Il mentionne également deux nourrissons rapatriés sans leurs mères.

« À savoir que mes compatriotes doivent vivre en reclus pour échapper aux rafles et à la chasse de soldats dominicains me met en colère », poursuit Renois, comparant ces actes aux souvenirs sanglants du massacre de 1937. Il évoque aussi les conditions de vie dégradantes des travailleurs haïtiens dans les bateyes, renvoyant à une « époque coloniale » où des « viejos vivent dans des cabanes en terre » et sont exploités dans les champs de canne.

Pour l’auteur, cette tragédie n’est que le reflet d’un dysfonctionnement structurel plus profond du côté haïtien : « Ces actes nous disent que quelque chose ne marche pas chez nous. » Clarens Renois appelle donc à une réforme radicale du leadership national, qu’il qualifie de « patriotes-serviteurs », capables de lutter contre la corruption et de garantir aux citoyens les droits fondamentaux tels que le travail, l’éducation et la santé.

« L’humiliation faite chaque jour à notre drapeau devrait nous inciter à revenir sur notre histoire pour y puiser des motifs de fierté et de dignité », insiste-t-il, regrettant la perte du kumbitisme, de la solidarité et du sens de l’organisation qui caractérisaient jadis le peuple haïtien.

Face à la fuite massive de la jeunesse, Renois interroge : « Que ferons-nous pour sauver notre jeunesse ? » Il regrette l’absence de politique publique en faveur des jeunes et des classes vulnérables, à l’heure où des vagues successives d’Haïtiens ont fui vers le Brésil, le Chili, le Mexique, les États-Unis ou la République dominicaine.

Enfin, dans un ton rassembleur, Clarens Renois appelle à « agir vite et ensemble » en signant un Pacte pour une renaissance collective fondé sur « l’union, la réconciliation, le développement et le progrès pour toutes et tous ».

« Notre pays est en difficulté. Oui, mais n’oublions pas qu’Haïti est une terre de lumière, de liberté, et d’espoir », conclut-il, en invitant chaque citoyen à répondre à « l’appel des ancêtres » pour protéger la terre haïtienne et réinventer l’avenir.