Haïti : Alix Didier Fils-Aimé accusé de freiner les opérations contre les chefs terroristes de Viv Ansanm…

Alix Didier FilsAime, Premier ministre d'Haiti...

PORT-AU-PRINCE, dimanche 8 juin 2025 (RHINEWS)  Alors que le pays continue de sombrer dans une spirale de violence alimentée par les groupes armés “Gran Grif”, “Kraze Baryè” et le redouté réseau terroriste “Viv Ansanm”, des accusations graves pèsent désormais sur le chef du gouvernement haïtien, Alix Didier Fils-Aimé. Selon une source gouvernementale de haut niveau, le Premier ministre ferait obstacle aux opérations visant à capturer les chefs de gang les plus recherchés, notamment Vitelhomme Innocent.

Ce dernier, chef du groupe “Kraze Baryè”, allié notoire de “Viv Ansanm”, aurait échappé à au moins trois tentatives d’arrestation récentes. La dernière, survenue dans la soirée du samedi 7 juin 2025, s’est soldée par une fuite précipitée de l’individu blessé, à bord de deux véhicules pris en chasse par la police nationale. L’intervention a échoué en l’absence de soutien aérien, pourtant placé sous le contrôle direct du Premier ministre à travers le Task-Force et sa flotte de drones. “Les drones n’ont pas été mobilisés. Ce manque de coordination soulève des questions graves. On se demande si c’est de l’incompétence ou un choix délibéré”, s’indigne notre source.

La situation est d’autant plus critique que “Viv Ansanm”, reconnu pour ses méthodes brutales et ses alliances tactiques avec d’autres groupes armés, est responsable de massacres à répétition, de viols collectifs, d’enlèvements massifs, de pillages d’institutions publiques et privées, ainsi que de l’incendie de quartiers entiers dans la capitale et ses environs. Ces exactions ont déjà provoqué le déplacement forcé de plus de 450 000 personnes et la mort de plusieurs milliers d’autres depuis le début de l’année 2024, selon les derniers rapports de l’ONU.

Des vidéos montrent des unités de la police progressant dans les bastions du gang de Vitelhomme, mais l’issue reste toujours la même : une fuite, une fois encore facilitée par l’absence de moyens technologiques pourtant disponibles au sommet de l’État. “Si Fils-Aimé voulait vraiment capturer ces chefs terroristes, il aurait déjà autorisé l’usage des drones dans ces opérations. Ce n’est pas une question de moyens, c’est une question de volonté politique”, poursuit la source.

Le Premier ministre est par ailleurs accusé de passivité face aux démarches judiciaires attendues contre des personnalités soupçonnées de soutenir ou financer ces groupes criminels. “Même au sein du gouvernement, beaucoup ne comprennent pas cette posture. On se demande s’il a réellement l’intention de ramener la sécurité et d’organiser les élections”, affirme notre informateur, qui évoque également l’entourage du Premier ministre composé d’anciens cadres liés à l’ancien régime, soupçonnés de profiter du chaos pour préserver leur influence.

Dans un contexte où l’État peine à reprendre le contrôle de zones entières livrées à l’arbitraire de Viv Ansanm, ces révélations, si elles s’avèrent fondées, risquent de fragiliser davantage la légitimité de l’actuel chef de gouvernement. RHINEWS a tenté de joindre le bureau du Premier ministre pour recueillir sa version des faits, sans succès jusqu’à la rédaction de cette dépêche.

Le peuple haïtien, exsangue et meurtri, attend des actes clairs, une gouvernance ferme, et une rupture définitive avec l’impunité. Car chaque jour où l’inaction persiste est un jour de plus gagné par la terreur.