WASHINGTON, jeudi 12 juin 2025 (RHINEWS) — Le département américain de la Sécurité intérieure (DHS) a commencé à envoyer, jeudi 12 juin, des notifications de cessation de statut à quelque 530 000 migrants originaires de Cuba, Haïti, Venezuela et Nicaragua, autorisés à pénétrer aux États-Unis sous le programme de « parole humanitaire » mis en œuvre à l’ère Biden .
L’approche, validée par la Cour suprême fin mai, fait suite à une requête d’urgence de l’administration Trump visant à mettre fin à ce programme. Le DHS rappelle que « ces migrants et leurs familles immédiates (…) n’ont plus de statut légal ni de permis de travail, effectifs immédiatement » .
Tricia McLaughlin, directrice adjointe des affaires publiques du DHS, a pour sa part critiqué le programme comme étant « désastreux », estimant que l’administration Biden avait autorisé l’entrée de « personnes insuffisamment vérifiées », mettant « la sécurité publique en danger » .
Selon CBS et The Washington Post, les notifications préviennent ceux dont le permis de travail est révoqué que s’ils restent sur le territoire américain « ils s’exposent à des mesures d’expulsion, y compris la détention et l’éloignement, sans possibilité d’organisation personnelle d’un retour » .
Ce programme, instauré en octobre 2022, offrait une autorisation de séjour et de travail de deux ans à des migrants munis d’un garant financier aux États-Unis, permettant de désengorger la frontière sud . Toutefois, la décision de son annulation soulève de fortes craintes. Krish O’Mara Vignarajah, de Global Refugee, juge cette mesure « profondément déstabilisante » pour des personnes « qui ont respecté les règles, passé les vérifications et contribué à leur communauté » .
La Cour suprême, dans sa décision du 30 mai, a suspendu une injonction précédente du tribunal de district du Massachusetts, levant ainsi l’interdiction de suppression du programme pending appeal . Les juges Jackson et Sotomayor ont exprimé leur opposition en s’inquiétant des conséquences « dévastatrices » pour les bénéficiaires en attente de traitement judiciaire .
Désormais, le DHS notifie les migrants par leur compte myUSCIS et les incite à initier un départ volontaire via l’application CBP Home. Ils se verront offrir une aide au retour, incluant un versement de 1 000 dollars .
Les experts soulignent que la révocation soudaine de ces statuts légaux risque de provoquer des ruptures familiales, des pertes d’emploi dans des secteurs clés (hôtellerie, santé, construction), et d’engendrer des difficultés économiques locales .
Alors que le programme humanitaire prend fin, demeure une incertitude procédurale pour les bénéficiaires qui ont des demandes de permis de travail ou d’asile en cours. Un juge fédéral du Massachusetts exige que le DHS continue d’instruire ces demandes malgré le revirement juridique .