Crise migratoire aux États-Unis : l’administration Trump suspend le droit d’asile et intensifie les expulsions, suscitant une vague de contestations judiciaires…

President Donald Trump during a campaign rally at the Target Center in Minneapolis-Saint Paul, MN, Thursday, Oct. 10, 2019. (Photo by Doug Mills/The New York Times) NYTCREDIT: Doug Mills/The New York Times

WASHINGTON, vendredi 16 mai 2025 (RHINEWS)– Depuis son retour à la présidence le 20 janvier 2025, Donald Trump a lancé une série de mesures drastiques en matière d’immigration, marquées par la suspension du système d’asile, des arrestations massives et des déportations accélérées, suscitant une levée de boucliers parmi les défenseurs des droits humains et des recours judiciaires multiples.

Dès son investiture, le président Trump a suspendu le système d’asile par décret exécutif, invoquant une “invasion” migratoire. Cette décision a entraîné l’annulation immédiate des entretiens pour les demandeurs d’asile, les exposant à des expulsions sans audience ni représentation légale. Des migrants originaires de pays comme la Russie, l’Érythrée ou l’Afghanistan ont été expulsés vers des pays tiers tels que le Costa Rica et le Panama. Les avocats spécialisés en immigration rapportent une chute brutale des appels et une confusion généralisée quant aux procédures en vigueur .

L’administration a intensifié les opérations d’arrestation, avec plus de 32 000 personnes interpellées depuis janvier 2025, dont environ 9 000 migrants en situation régulière ou en attente de décisions judiciaires . Des raids ont été menés dans plusieurs villes, notamment Boston, Denver, Philadelphie, Atlanta, Seattle, Miami et Washington, D.C., dans le cadre de l’Opération Safeguard . Les centres de détention dépassent leur capacité, avec environ 48 000 personnes détenues début avril, au-delà du seuil financé de 41 500 .   

Le président Trump a invoqué la loi sur les ennemis étrangers de 1798 pour justifier des déportations rapides, notamment de ressortissants vénézuéliens soupçonnés d’appartenir au gang Tren de Aragua. Cette mesure a été suspendue par la Cour suprême, qui a critiqué l’absence de garanties procédurales, telles que des délais de préavis adéquats et le respect de l’habeas corpus . Malgré cela, plus de 100 migrants auraient déjà été expulsés en vertu de cette loi .   

L’administration a également réformé le système judiciaire en matière d’immigration, en réduisant le nombre de juges et en autorisant le rejet des demandes d’asile jugées “juridiquement déficientes” sans audience, accélérant ainsi les expulsions et limitant les droits des demandeurs .

Ces mesures ont suscité de nombreuses contestations judiciaires. Des organisations de défense des droits civiques, telles que l’ACLU, ont intenté des actions en justice contre l’administration, arguant que ces politiques mettent en danger des populations vulnérables et violent les lois sur l’immigration et la nationalité . La suspension du programme de réinstallation des réfugiés a également été critiquée, notamment en ce qui concerne les 12 000 réfugiés ayant déjà obtenu une approbation conditionnelle .

Alors que l’administration Trump poursuit sa politique d’immigration stricte, les tensions avec le pouvoir judiciaire et les défenseurs des droits humains s’intensifient. Les prochaines décisions des tribunaux pourraient déterminer la pérennité de ces mesures et leur conformité avec les principes constitutionnels et les obligations internationales des États-Unis.