Changement de cap à l’OEA : le Caraïbéen Albert Ramdin veut une organisation plus efficace et inclusive…

Albert Ramdin, actuel ministre des Affaires étrangères, du Commerce international et de la Coopération internationale de la République du Suriname...

WASHINGTON, 26 mai 2025 (RHINEWS)-Ce lundi marque une étape importante dans la vie institutionnelle du continent américain. Albert R. Ramdin a officiellement pris ses fonctions en tant que nouveau Secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA), devenant le premier ressortissant de la Caraïbe à accéder à ce poste stratégique. Lors d’une déclaration solennelle prononcée depuis le siège de l’organisation à Washington, D.C., le diplomate surinamais a exprimé « une profonde humilité et un fort sentiment de responsabilité et de dévouement » en acceptant ce mandat.

« J’assume cette fonction non pas à titre personnel, mais en tant que serviteur engagé des peuples des Amériques », a déclaré M. Ramdin. Porté par un discours résolument fédérateur, le nouveau secrétaire général a insisté sur « la diversité, la résilience et le potentiel de notre Hémisphère », affirmant son engagement à « contribuer à la construction d’un avenir fondé sur la paix, la sécurité, la prospérité, la coopération et le respect mutuel ».

Dans un contexte marqué par de multiples crises, allant de la déstabilisation d’Haïti par des gangs armés à la polarisation politique croissante dans plusieurs États membres, Ramdin a lancé un appel à l’unité et au courage politique. « Reprenons à la source les appels et les objectifs qui ont présidé à la création de cette Organisation. […] Nous sommes plus forts lorsque nous sommes unis », a-t-il souligné. Son message : faire de l’OEA une organisation plus « réactive, inclusive et efficace ».

Sa vision repose sur une implication renforcée de tous les acteurs du tissu sociopolitique des Amériques : États, société civile, communautés autochtones, secteur privé, et particulièrement la jeunesse. « Nous devons encourager une collaboration plus approfondie entre les États membres », a plaidé Ramdin. Il a toutefois reconnu que le chemin serait semé d’embûches. « Je ne me fais aucune illusion : ce chemin ne sera ni facile ni rapide », a-t-il admis. « Mais je crois profondément que cela est possible et que cela en vaut la peine. »

Connu pour son parcours diplomatique robuste, Albert Ramdin a déjà occupé plusieurs fonctions clés au sein de l’OEA, dont celle de Secrétaire général adjoint entre 2005 et 2015. Il jouit d’une réputation d’homme de dialogue et de stratège régional. Ce retour à la tête de l’institution continentale ne se fait donc pas sans attentes. En Haïti, pays en crise, cette nomination est perçue comme une opportunité de redéploiement stratégique.

Dans une déclaration adressée à la presse, l’ancien ministre haïtien des Affaires étrangères Bocchit Edmond a salué la prise de fonctions du nouveau dirigeant de l’OEA. « Son Excellence Albert Ramdin entre en fonction à un tournant décisif pour notre région », a-t-il déclaré. Il a souligné l’effondrement institutionnel en Haïti « provoqué par des actions effrénées des gangs armés » et a appelé l’OEA à ne plus se contenter d’observer, mais à « mobiliser ses instruments politiques, diplomatiques et institutionnels pour supporter la transition en Haïti ».

L’appel du sénateur américain Marco Rubio en faveur d’un rôle accru de l’OEA en Haïti a été rappelé comme un signal fort de la communauté internationale. « L’OEA doit agir », a insisté Bocchit Edmond, affirmant que « sa légitimité ne se mesure plus à ses déclarations, mais à sa capacité à influencer le réel par des actions concrètes ».

Albert Ramdin a clos sa déclaration inaugurale par un engagement fort : « Je m’engage à bâtir une OEA plus forte, plus transparente et axée sur les résultats, telle que voulue par nos États membres, guidée par des valeurs communes, enracinée dans la coopération, et tournée vers le service de nos populations. »

Avant sa nomination à la tête de l’OEA, Albert Ramdin s’était déjà illustré en tant que conseiller spécial pour les affaires multilatérales au sein du gouvernement du Suriname et comme représentant permanent auprès de l’OEA. À plusieurs reprises, il a participé à des processus de médiation régionale, notamment lors de la crise constitutionnelle au Honduras en 2009 et dans les initiatives de dialogue post-électoral en Bolivie et au Guatemala.

Son retour au Secrétariat général est perçu comme le signe d’une volonté de réforme interne. Selon les informations recueillies par RHINEWS, Ramdin aurait entamé dès janvier 2025 un audit informel des programmes de l’OEA, visant à rationaliser les ressources et redéfinir les priorités. Il serait à l’origine d’une première restructuration du département des affaires politiques et de l’observation électorale, réorienté vers la prévention des conflits et la médiation proactive.

Avec un leadership renforcé à la tête de l’OEA, les regards se tournent désormais vers Haïti, Cuba, le Venezuela et les tensions persistantes entre certains pays membres. Ramdin, fort de sa connaissance des dynamiques hémisphériques et de sa réputation de diplomate pragmatique, est attendu au tournant.

Rédaction : RHINEWS, Service international