BAMAKO, mercredi 11 juin 2025 (RHINEWS) – Le président de la Transition malienne, le général Assimi Goïta, a révélé avoir fermement refusé plusieurs tentatives d’ingérence de puissances étrangères et d’organisations régionales dans le processus de transition politique du Mali, marquant un tournant décisif dans l’affirmation de la souveraineté du pays.
S’exprimant lors d’une rencontre avec des représentants des forces vives de la nation, le chef de l’État malien a déclaré avoir été personnellement contacté par le président français Emmanuel Macron, qui lui aurait proposé trois personnalités pour diriger la transition après la prise de pouvoir militaire de mai 2021.
« Emmanuel Macron m’a appelé pour me proposer trois noms, éléments clés de la France, qui allaient diriger la transition malienne. J’ai dit non », a affirmé Assimi Goïta, sans révéler l’identité des individus suggérés.
Le président malien a également indiqué qu’une autre puissance étrangère – dont il n’a pas cité le nom – avait elle aussi tenté d’influencer la trajectoire politique du pays.
« Une autre puissance étrangère m’a proposé deux noms pour diriger la transition. J’ai encore dit non », a-t-il ajouté, soulignant la pression coordonnée exercée sur les autorités maliennes à cette période.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), souvent critiquée à Bamako pour son alignement supposé sur les intérêts occidentaux, aurait également tenté d’imposer une personnalité consensuelle à la tête de la transition.
« La CEDEAO est venue me dire que tout est OK, eux ont déjà quelqu’un pour diriger la transition. J’ai dit non. C’est moi, Assimi Goïta, qui vais diriger cette transition », a-t-il tranché.
Ces déclarations interviennent alors que le Mali, en rupture avec ses anciens partenaires traditionnels, poursuit son processus de refondation nationale dans le cadre d’une dynamique régionale portée par l’Alliance des États du Sahel (AES), qui regroupe également le Burkina Faso et le Niger.
Depuis son investiture comme président de la Transition le 7 juin 2021, Assimi Goïta a entrepris une série de réformes visant à restaurer la souveraineté du pays, notamment en mettant fin à la coopération militaire avec la France, en expulsant la MINUSMA et en diversifiant les partenariats stratégiques, notamment avec la Russie.
La prise de position du chef de l’État malien est perçue par de nombreux analystes comme une rupture franche avec l’ère des transitions pilotées depuis l’étranger. Pour plusieurs observateurs africains, elle marque une nouvelle étape dans le refus des tutelles postcoloniales et dans l’émergence d’une gouvernance enracinée dans les choix des peuples sahéliens.